Dulçaquicole est un adjectif rare*. Il signifie « Qui vit en eau douce ».
Le mot pour être étrange n’en est pas moins limpide. Son étymologie n’est pas du vin de messe, mais du latin qui nous emmène. Un beau combo : un adjectif, un nom et un verbe.
Dulcis : doux
Aqua : eau
Colere : habiter
Dulçaquicole : Qui habite en eau douce.
Dulcaqui… ?
Pas -c, mais -ç. Justement, la cédille adoucit la prononciation, donne au mot un ph neutre.
Dulçaquicole, c’est plus fluide, comme le parcours de l’ablette argentant la mousse des flots. C’est comme ça, l’être humain brille en société avec des mots savants, l’ablette brille tout court.
Dulçaquicole. Un adjectif qui colle comme le chewing-gum du Capitaine Haddock ? Le mot ne dépareillerait pas au milieu des jurons fleuris de ce loup de mer créé par Hergé. Même en redoutant les RG, de ces formules chatoyantes on en lancerait bien quelques unes à ceux qui agitent les eaux glacées du calcul égoïste et font du tort au dulçaquicole. Ils n'ont pas les pieds sur terre. Des Musk plus ultra. Astronautes d'eau douce !
Que d'eau, que d'eau, que d'eau douce. Des centaines de piscines olympiques pour capter de l’eau douce. À vous décontenancer. Le mot, désormais, pour être limpide n’en est pas moins étrange :
Dulcis : doux
Aqua : eau
Colere…ou colère ?
Les marins d’eau douce ont de quoi se mettre en colère, l’avoir saumâtre. On parle maintenant de guerre de l’eau douce. « Et que ne durent que les moments doux/durent que les moments doux ». Et que ne douce ! Qui privatise l’eau douce, sème une saine dulçaquicolère.
* On lui préfère "dulcicole", bof.