Au chant 9 de L’Odyssée, c’est-à-dire le Chant Iota, Ulysse et ses compagnons rencontrent le Cyclope Polyphème. Ce Géant n’a qu’un œil et son nom, Cyclope, signifie justement à l’œil rond.
Pas de rond sur le iota.
La lettre iota a beau ressembler à notre i, il n’y a jamais de point sur le iota antique.
En revanche, il peut y avoir des iota adscrits ou souscrits. Kesako ? Un iota est souscrit, c’est-à-dire écrit sous une voyelle, pour indiquer une diphtongue. Il est adscrit (placé à côté) quand la voyelle est une majuscule.
La diphtongue ῡι est très rare en grec ancien alors que le "ui" s’est répandu dans le parler grolandais (« Hé ui, Jules-Edouard », Michael Kael)
La lettre iota est la plus petite de toutes les lettres. C’est pourquoi le mot s’emploie de façon figurée avec le sens de « la plus petite chose, le plus petit détail» . Il est ensuite entré dans la langue française avec l’expression "sans changer un iota", "sans bouger d’un iota".
« Vous ne sortirez pas de cette grotte. Vous ne bougerez pas d’un iota. » (Le Cyclope Polyphème à Ulysse et ses compagnons, d’à peu près L’Odyssée)
Un iota, la plus petite chose, le plus petit détail ? Justement, observons-le de plus près.
À l’origine du iota, il y a le yod qui représente l’image de la main, du bras, de l’avant-bras.
Yod, Iota, dans ce jeu de sonorités, on se surprend à tendre la main vers la modernité, vers un futur représenté dans La Guerre des étoiles et son Maître Yoda.
Ajoutons à cela que la lettre iota était pour les premiers chrétiens l’initiale de Jésus en grec (Ἰησοῦς, voir aussi le monogramme).
En résumé, « Les uns les autres vous aimer vous devez. »
Anecdote.
Iotée, adj. fém. Qui contient beaucoup de i, qui est rempli du son i. C’est un hapax que l'on trouve chez Alexandre Arnoux dans Écoute s’il pleut (1923).