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Billet de blog 4 août 2024

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Les sandwichs de Robert Redford

"Interdiction de manger et de boire dans cette salle"

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Cinéma alimentaire #7 Les sandwichs de Robert Redford dans Les Trois jours du Condor

Illustration 1

Les trois jours du Condor (Three Days of the Condor) de Sidney Pollack sort en 1975.
Le héros, Jo Turner (Robert Redford) travaille à New York pour l’American Literary Historical Society. Dans ce bureau il lit des livres et il prend des notes. Certes, pour le compte de la CIA. 
Un jour, notre héros quitte le bureau pour aller acheter des sandwichs pour toute l’équipe. Il pleut. Alors, comme à son habitude, il sort par la porte de derrière. Ça a son importance.
Il se rend au Lexington Candy Shop. Pendant que le patron du restau lui prépare ses sandwichs, Turner parle des vicissitudes du métier d’écrivain. Mon manuscrit est refusé partout. Et de la glorieuse incertitude de la vie d’artiste, entre Van Gogh et Mozart. Turner ne sait pas encore que son destin est en marche. Pas de mayonnaise pour le Dr Lappe. La conversation est enjouée même si Van Gogh n’a rien vendu de son vivant, même si Mozart est mort dans la misère. Pas de beurre pour Ray.
Il revient, un sac en papier plein de sa commande de sandwichs sous le bras gauche. La démarche énergique. Quelques marches, la caméra de surveillance…elle ne marche pas… Lorsqu’il entre, sans avoir donc besoin de se signaler à la sécurité, il n’en croit pas ses yeux. Il croit d’abord à une farce. A quoi vous jouez ? Il découvre que tout le personnel du bureau a été massacré. Il lâche le sac de sandwichs et court à l’étage pour voir s’il y a des survivants. Même Janice, sa chère Janice, est morte.
Comme il est sorti par la porte de derrière, son absence n’a pas été remarquée par le membre du commando qui surveillait le bâtiment.
Lui qui était entré avec des sandwichs, prend une arme dans le tiroir à l’entrée et sort. Son destin bascule. Celui qui revenait avec des sandwichs, repart armé. 
Son quotidien est bouleversé. Il entre dans un monde paranoïaque. Une femme aux lunettes noires promène son enfant lui semble suspecte. Je reviens avec le déjeuner et tout le monde est mort ! À quoi ça tient. Il a échappé à une mort brutale, programmée. Lui qui n’est pas un homme de terrain se retrouve livré à lui même. Le héros se nomme Joseph Turner. Page turner. Turner de pages, oui. Justement, il le répète dans le film : « Je lis des livres, c’est tout ! » Son travail est de dénicher des codes secrets dans les livres, les journaux, les revues, les comics…
Pendant que les sandwichs gisent, inutiles, dans ses anciens bureaux, il essaie de trouver une solution en appelant d’une cabine téléphonique. Désemparé, il prend contact avec les responsables de la CIA. Ils le conseillent étrangement. Il se sent étrange étranger.
Sa vie ne tient qu’à un fil. Il va devoir sauver sa peau. Genre de mort aux trousses. Pour ne pas finir comme un cornichon dans un sandwich noyé dans la sauce parano.

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