Calendrier de l'Avent 2023. Chaque jour, une chanson. « J’écoute uniquement les chansons parce qu’elles disent la vérité. Plus elles sont bêtes, plus elles sont vraies. D’ailleurs, elles ne sont pas bêtes." (Fanny Ardant dans La Femme d'à côté de François Truffaut).

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"Everybody's got a hungry heart". Ce cri du cœur, sur l'album "The River", peut naître en chacun. Tout le monde a, un jour, un cœur à vide à remplir. Et voilà qu'on remet un jeton dans le juke-Boss.
“Got a wife and kids in Baltimore, Jack / I went out for a ride and I never went back”
Le Boss soigne les bosses ou les manques. La chanson fait pop ! Et le public entonne le couplet et en donne sa version. C'est la chanson fameuse du cœur affamé. Springsteen parle de cette faim qui engendre un début. De ces commencements qui apprennent comment se mange la vie, comment elle se croque. A pleines dents. En plein dedans.
La musique tonitrue avec son fil de batterie mais elle est trompeuse, elle n’est pas celle que l’on croit. La musique est guillerette mais c’est du fake, comme du mal entendu.
HEIN?gry heart ?
Le cœur est à cris. La vie rage. A un tournant, le cœur a les crocs, aux assassins desseins. Il a du mordant, mais sans mort d’homme, en simple tueur d'ennui mortel. Le sang et le son coulent.
Springsteen en voulait à sa maison de disque, dit-on. 10 minutes top chrono, l'enregistrement. Comme un mort de faim. Hyperbole ? En tout cas, grande chance pour nous.
Sur la route. Springsteen invente un grand voyageur, un de ceux - de la chair à Bashung - qui « Trouvent des femmes seules pour hommes affamés».
Tout le monde a un cœur affamé. Le cœur à table, insatiable, tenaillé par la faim. Le cœur à fables, s’inquiétant des débuts pas des fins. Ce moment dans la vie où le cœur laisse le désir décider, où il largue les amarres, les amours, l’amer toujours recommencé.
Tout le monde peut-être celui qui s’affame. À sa façon. Chacun sa faim. Tout le monde peut-être celui qui abandonne. Qui son pays. Qui sa maison. Qui son métier. Qui sa femme. Tout le monde peut-être celui qui s’affame. Et les femmes aussi. Everybody qu’on vous dit.
La chanson s'Happy-ends : "Tout le monde a besoin d'un endroit pour se reposer / Tout le monde veut avoir un foyer. »