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Sean O’Hagan, du groupe britannique High Llamas, dit de l’album « Walk Away Renée/Pretty Ballerina » (1967) des Left Banke que c’était comme si les Beatles avaient composé « Eleanor Rigby » sur tout un album.
Les cordes, vous dis-je.
À l’évidence, il y a du Paul, du Georges, du John dans cet album. Sauf qu’ils s’appellent Tom Finn (le bassiste), Steve « Martin » Caro (le chanteur à la voix haute et plaintive), Michael Brown (le claviériste).
Left Banke s’anagramme en un à-peu-près amusant « BeatLe f *nk ».
Ami(e), entends-tu ? Un autre Beatles peut sortir de l’ombre.
Des Beatles, avec du clavecin. De la pop baroque.
Un jour ou l’autre les petits-maîtres d’un prétendu bas rock, les obscurs maintenus dans les cordes, ont leur revanche artistique.
The Left Banke (La Rive Gauche) est un groupe newyorkais, lancé en 1965. Oui, newyorkais mais au son anglais. « Pretty Ballerina » et « Walk Away Renée » furent leurs plus grands succès. Singles marquants et réussis. En 2004, « Walk Away Renée » est classée à la 222ème position des 500 plus grandes chansons de tous les temps. Le compositeur Leonard Bernstein, lui-même, dit-on, en vanta les qualités.
Les deux titres forment, de manière singulière, le titre de l’album qui sort juste après : « Walk Away Renée/Pretty Ballerina ».
L’album « Walk Away Renée/Pretty Ballerina » (1967) des Left Banke c’est comme si les Beatles avaient composé « Eleanor Rigby » sur tout un album. Même un peu limitative, la formule est très heureuse et les cordes mélancoliques qui introduisent leur « Walk Away Renée » n’y sont pas pour rien.
Et Renée ? Eh bien Renée Fladen était la petite copine d’un membre éphémère du groupe. Mike Brown en pinçait pour elle. Il a écrit la chanson alors qu’il avait 16 ans. Une précocité rimbaldienne.