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Billet de blog 8 décembre 2025

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Calendrier de l'Avent 8/25 Le Faucon maltais à lire et à voir

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans ce calendrier de l’Avent 2025, il y aura des bêtes et des bestioles. Ces animaux crèchent dans notre imaginaire. Ils sont connus, moins connus mais ils sont vivants dans notre esprit et ont marqué notre mémoire. Les sources seront variées : Petites histoires ou Grande Histoire, Nature, Films, Chansons, Livres, etc.

Illustration 1

Quand on a lu Le faucon maltais de Dashiell Hammett (1930) puis qu’on voit Le faucon maltais de John Huston (1941), on se dit qu’un livre peut être vivant au point d’être déjà, mot pour mot, le film de lui-même.
Il est frappant de voir à quel point ce sont les dialogues de Dashiell Hammett qui sont la matière dont on a fait ce rêve cinématographique, cette légende du film noir. Le Classique était déjà dans le livre.
Ainsi parlait déjà Sam Spade.
Pourtant, ironie du destin, le film de Huston brille dans le firmament cinématographique grâce à une réplique d’anthologie particulière :
- What is this ?
- The stuff that dreams are made of.
Le faucon est “the stuff that dreams are made of», la matière dont on fait les rêves ? Hélas, cette réplique n’est pas de Dashiell Hammett.
Il est triste de voir les dialogues de Hammett supplantée par cette formule d’inspiration trop shakespearienne (tirée en partie de La Tempête) pour disposer d’un véritable auteur.
Heureusement, John Huston l’a dit lui même : « Dans The Maltese Falcon, j'ai essayé d'être le plus fidèle possible aux dialogues que Dashiel Hammett avait écrits. C'était un romancier extraordinaire, j'ai simplement mis le livre en images.»
Regarder Le faucon maltais de John Huston c’est donc comme tourner 24 pages à la seconde (aucune chance de s'endormir dessus !). En mode hard boiled. Qui vivra, véreux.
Quant au faucon (ce noir objet du désir, cette quête insatiable) et à la conclusion du film, elle est éternelle, universelle. Les morts s’accumulent dans cette macabre histoire générée par un faucon en or incrusté de pierres précieuses. Si l’amour pointe son nez dans l’intrigue, la cupidité, plus féroce, en remontre largement à Cupidon, trop tendre (et, pour le dire franchement, Mary Astor n'a rien de renversant).
Rien n’a changé. Aujourd’hui encore l’or, les pierres précieuses sont «the stuff that dreams are»…Madoff (et ses épigones).

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