Billet blanc sur fond blanc

*L'Épistoléro commence à tenir ce blog en 2012. Très tôt les mots deviennent la base de son travail, ce qu'il appellera sa "mot-nochromie". Le billet blanc est un texte exemplaire de sa technique. D’une mise en page ajustée, toute d’un bloc, le texte, réalisé sur un blog de Mediapart, est d’une matière plastique opaque. Les lettres noires ont été entièrement repeintes en blanc. Comme il aime à le répéter, "le trop noir est troublant". Le mode d’accrochage des mots n’a rien de nouveau. Il est issu - il est tissu - d’une tradition de télescopage des mots avec les nombreuses variations qu’il offre depuis Les Serments de Strasbourg. Les attaches syntaxiques employées mettent en exergue une pensée sur l’invisible. La surface d’un blog, la sous-face d’un bloc de texte. Jouant sur la réflexion que la profonde blancheur de son texte génèrera, l’auteur espère toujours toucher un public au-delà de son périmètre mediapartien. Media et mille lieux. Néanmoins, même s’il veut que son billet soit le plus mouvant possible, il espère l’avoir poétiquement arrimé à la surface de ce blog. Cet ancrage - encrage - est renforcé par une manière d’écrire visant à invisibiliser le travail lexical. Des effets, des jeux, des feux pleins d'artifices jusqu’à une absence de mots pour mieux faire sentir leur présence. Le lecteur est appelé à une lecture méticuleuse qui lui permettra de comprendre de quoi l’écriture est Fête ! ainsi qu’à découvrir ce que les mots veulent dire, entre visible et indicible.