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J'ai écouté une émission consacrée à deux victimes de grenades offensives lors de luttes écologistes.
L’interview de la mère du jeune qui a trouvé la mort sur le site du barrage de Sievens m'a touché.
J’ai pensé à Antigone.
Au micro de la journaliste, la mère courage nous apprend que le corps de son fils n’a toujours pas été inhumé. J’ai pensé à Antigone et au corps de Polynice.
La mère de l'enfant à la mort tragique révèle qu’il n’est ni enterré ni incinéré en raison d’une interdiction. J’ai pensé à Antigone et au décret de Créon.
Le corps de son fils peut encore être soumis à des expertises supplémentaires au gré de la Justice. J’ai pensé à Antigone et au corps de Polynice livré aux charognards.
J'ai pensé aux lois non écrites.
Devant cette insomnie terrible de la conscience à ne pas fermer le deuil, j’ai pensé à Antigone et au texte de Sophocle :
« Tu me tiens dans tes mains : veux-tu plus que ma mort ? » (Antigone, v. 497)
L'émission en question : Les pieds sur terre -> http://www.franceculture.fr/emission-les-pieds-sur-terre-de-creys-malville-a-sivens-vital-michalon-et-remi-fraisse-12-2015-10-06