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Il a acquis un calendrier perpétuel. Ça fait un bail, ça n’empêche qu’il s'en régale. C’est tout plein de dessins. Et c’est sympa, c’est du Sempé. Ça s'appelle le Sempé. /Le Sempé c'est sympa/ Et ça vaut la Samba. /Ça se lit en solo /Ou ça se lit à des tas (sur un air de Gotainer)
Il aime bien ce qui est perpétuel. Comme l’emballage des paquets de Paille d’or ou du beurre de cacahuète Dakatine. Il aime aussi les langues mortes. Il aime bien ce qui est perpétuel et, comme il connaît un peu de latin, cette langue morte qui nous a donné le radical semper (toujours), il s’est fait une devise : "Sempé semper" (voire Sempé Fidelis). Tous les jours, il porte les yeux sur le sempiternel dessin de Sempé issu de son calendrier. Il adore ces noirs dessins sur fond blanc.
Sempé est un illustre illustrateur de dessin à dessein et de détails de taille. Avec lui, le mot acuité pourrait s’écrire aQ.Ité, mais ça reste simple et du Sempé.
En ces temps d'inquiétude peurpétuelle, il ne peut supporter un monde sans paix qu’avec Sempé. Il paraît que l’homme est un roseau pensant, et pourquoi ce ne serait pas un roseau Sempé ? Il serait certainement plus facile à vivre. Quelques traits, un peu de caractère.
Voilà ce que devraient se dire tous les sinistres : à vaincre Sempé, on triomphe sans gloire. La Faucheuse fait sa maligne, mais elle finira par le payer. Qu’elle se pointe bic un peu, on lui cassera sa pipe.
De Sempé, il n'a pas tout lu. Tant d'restes. Tendresses.
Toute l'année, Hasta S(i)emp(r)é. À un pas triste, reconnaissant.