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Billet de blog 11 octobre 2025

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Lecornu et Lejoursansfin

Et si Un jour sans fin était le film préféré de l'Élysée ? EN 2020, déjà. Et puis en 2025.

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Illustration 1

« Mes chers compatriotes, nous avons tous été surpris par l’accélération soudaine de l’épidémie. Tous. Si je sais la lassitude, cette impression « d’un jour sans fin » qui tous nous gagne, nous devons, quoiqu’il arrive, rester unis et solidaires, et ne pas céder au poison de la division. » (Emmanuel Macron, Allocution du 28 octobre 2020)

Se réveiller tous les matins avec la même sonnerie et les mêmes infos. Le coronavirus tue. L’épidémie se répand dans le monde. Le coronavirus confine. Les hôpitaux ont du mal à résister. Le vaccin est efficace. Un nouveau variant a été identifié. Le vaccin est moins efficace.Se laver les mains toutes les cinq minutes. Mettre un masque. Respecter la distanciation physique. Et si, au matin, le coronavirus nous murmure à l’oreille, comme dans Un Jour sans fin : « I got you, babe. », c’en est fait de nous et de notre capacité à apprécier la chanson de Sonny & Cher.

C’était en 2020.

En 2025, le jour sans fin s’étend à la nomination d’un gouvernement.
M. Lecornu, premier ministre, en boucle à la radio. Il forme un gouvernement. En boucle aussi. 
La boucle temporelle devient mainstream dans le paysage politique français. L’occasion de se demander d’où vient cette structure étrange.

(Texte issu de La boucle temporelle, études sur une structure étrange. Essai d’encycLOOPédie. À paraître ou pas.)

LA BOUCLE TEMPORELLE, CONCEPT PUREMENT CINÉMATOGRAPHIQUE

1895. Les Frères Lumière déposent le brevet de l’invention du cinéma.
Auparavant, en 1891, une drôle de machine est présentée au public : une visionneuse ne permettant pas de projection au public. Inventée par Thomas Edison, la machine repose sur un principe simple : une succession d’images représentant un corps en un mouvement qui se répète. Ce procédé, il suffit au spectateur de l’actionner à l’aide d’une manivelle.
Une répétition insensible à l’œil nu. Un beau cadeau de notre persistance rétinienne. Un changement infime comme un jeu des 7 erreurs dont la solution se révèlerait, in fine, sur la table de montage. On la dissimule artistiquement aux yeux confiants d’une foule de spectateurs réunis dans une salle obscure.
Le principe de la succession d’images est gage de succès. D’abord un succès forain, un numéro de cirque. Puis Méliès délaisse les trains qui entrent en gare, part dans la lune et invente la fiction. Et même la science-fiction. C’est lui qui fait du cinéma le 7ème Art.
Depuis le brevet déposé par les Frères Lumière, on n’a plus arrêté de parler de cinéma. À se demander si l’homme peut désormais vivre sans cinéma (sans salles, oui : il a, depuis, connu le confinement).
C’est d’abord le temps des 15/16 images par seconde puis, rapidement, c’est le passage aux 24 images/seconde. Et les ouvriers de se mettre à sortir sans fin de leur usine de Lyon. Sans fin.
Sans fin, comme un roman qu’on répète au cinéma, comme un texte qu’on répète avant la scène à tourner, comme une prise qu’on répète jusqu’à obtenir la plus réussie, comme une projection de film répétée à travers les salles de cinéma, comme un genre cinématographique dont on répète les lieux communs, comme un film qu’on plagie, comme un film qu’on remake, comme un classique qu’on voit et revoit, comme un film fétiche qu’on se passe et se repasse.

LES MYTHES FONDATEURS GRECS DE LA BOUCLE TEMPORELLE

Le voyage dans le temps est devenu un de nos mythes modernes. Un mythe trans média, que l’on retrouve dans des livres, des œuvres graphiques, des dessins animés, des films, des jeux vidéo… La boucle temporelle en est un sous-genre.
Ce mythe moderne trouve ses racines dans des mythes antiques.
Ce récit narre le voyage de retour d’un homme qui a déjà passé plus de dix ans hors de sa patrie. Il fait état de la hâte du personnage, de son impatience. Le personnage est mû par une fiévreuse nostalgie. Ce récit, c’est bien sûr L’Odyssée d’Homère.
Interrompre un retour aussi pressé n’est pas du ressort de n’importe qui.
C’est pourtant ce que réussissent à faire les deux magiciennes que croise Ulysse dans son périple tel qu’il nous raconté dans l’épopée d’Homère.
Ulysse est légitimement pressé d’en finir avec son beau voyage. Il reste néanmoins sept ans chez Calypso ; il reste une année chez Circé. Les pouvoirs des deux magiciennes réduisent l’homme aux mille ruses à l’état de sujet passif. Il perd brutalement conscience de ce qui jusque-là en a fait une force qui va. Il n’est plus le sujet de son récit. La Muse n’a plus rien à chanter. Son disque est rayé. Les mille ruses sont mille tours sans destination.
L’être humain n’est qu’un objet. Il n’est plus un sujet pensant, il en devient même animal quand il n’est qu’un compagnon d’Ulysse : Circé le transforme en pourceaux. Homme-objet des lubies divines. Ulysse transformé en objet sexuel, en antique sex-Troy.
Chez Circé, le temps s’est arrêté. Il n’est plus question de voyage. Ou alors il est sans cesse reporté, remis aux calendes grecques. Comment s’échapper de ce temps figé, de cette vie commune émolliente et génératrice d’oubli ?
La passion amoureuse prend la forme d’une boucle temporelle enfermant le héros Ulysse. Le héros remet sans cesse son voyage de retour à demain. Il passe son temps à procrastiner. Aujourd’hui, je reste. Demain, je rentre.
Comme Ulysse échoué sur le rivage des Phéaciens, nous voilà transportés sur le rivage mythique de la boucle temporelle. Par un hasard poétique, Calypso, l’Océanide, a hérité de l’épithète homérique « aux belles boucles ».
L’Odyssée offre un autre exemple de boucle temporelle. C’est l’épisode où les compagnons d’Ulysse, de retour sur leur navire, sont rongés par la curiosité. Qu’y a- t-il dans l’outre que leur capitaine a ramenée sur le bateau ?
Cette outre a été offerte par Éole. Elle contient tous les vents existants. La présence de cet objet sur le bateau assure le retour. Peu importe le temps qu’il fera, grâce à ce cadeau, Ulysse pourra faire naviguer le bateau comme il l’entend. Une sorte de pilotage automatique offrant à tous l’assurance de pouvoir rentrer tranquillement à Ithaque.
Hélas, alors que le héros et ses compagnons sont à quelques kilomètres de leur patrie, la curiosité est plus forte. Les compagnons ignorent la subtilité. Ils ignorent qu’une outre peut être pleine de vents. Trop matériels, pillards dans l’âme depuis Troie, ils croient à un sac plein d’or. Du sonnant et trébuchant, pas du vent. Ils ouvrent l’outre… Et voilà que les vents déchaînés, désorganisés, repoussent le bateau loin, très loin des rives d’Ithaque. La boucle temporelle est déclenchée. Le voyage de retour recommence. Les compagnons d’Ulysse sont punis pour leur curiosité.
Ailleurs, dans d’autres récits mythologiques, la boucle temporelle relève plutôt du supplice. Jusqu’à son happy ending possible (mais pas garanti). Le supplice est une torture mythologique raffinée. Les auteurs antiques nous rapportent plusieurs exemples de supplices effrayants.
Les Enfers des Grecs accueillent des âmes. Certains personnages ont le sinistre privilège d’y conserver leur corps. Ixion, écartelé, tourne perpétuellement sur une roue. Sisyphe pousse un rocher jusqu’au sommet d’une montagne et le voit aussitôt revenir à sa place initiale. Tantale, debout au milieu d'un cours d'eau, a éternellement soif. Les Danaïdes portent dans des cruches des eaux maudites et doivent remplir des tonneaux percés…
C’est aussi Prométhée dont le foie est sans cesse dévoré.
Le supplice, le mythe n’offrent pas d’échappatoire. N’en déplaise à Camus, quand Sisyphe est malheureux, c’est pour l’éternité.
Quel est le motif de leurs condamnations ?
Leur tort est d’avoir insulté, défié les dieux. On ne rigole pas avec les Maîtres du Temps. Au risque de se retrouver condamné à vivre les mêmes minuscules et rachitiques secondes.
Sisyphe se joua de Thanatos, la Mort. Une fois Thanatos prisonnier, plus personne ne mourait. Au grand dam d’Hadès, d’Arès et de Zeus. Sisyphe, pour s’être moqué, fut condamné à pousser un rocher pour l’éternité.
Quant à Prométhée, il se permit de voler le feu pour le donner aux hommes alors que Zeus le leur avait confisqué.
La boucle temporelle encadrant tous ces supplices fut rompue lorsque Orphée descendit aux Enfers chercher son épouse Eurydice, malencontreusement mordue par un serpent. La qualité de son art musical et vocal était telle que tous aux Enfers en étaient bouche bée. Par enchantement, les supplices cessèrent. Hélas cela ne dura pas. Orphée ne respecta pas l’interdit imposé par Hadès. Il ne put résister à la tentation de s’assurer qu’Eurydice était bien derrière lui : Eurydice retourna aux Enfers pour y rester définitivement.
Dans le film The Map of Tiny Perfect Things de Ian Samuels (2021), le personnage de Margaret cherche à profiter éternellement des derniers instants de vie de sa mère. C’est elle qui provoque la boucle temporelle en se convainquant qu’elle ne veut pas connaître le jour d’après, celui où sa mère sera morte. Cette boucle fonctionne comme un lotos, le fruit évoqué par Homère au pays des Lotophages : « Sitôt que l'un d'eux goûte à ces fruits de miel, il ne veut plus rentrer ni donner de nouvelles. » C’est ce qui arrive à Margaret, sous l’empire d’une boucle temporelle nourrie de lotos, elle ne veut pas connaître le futur qui l’attend : être une fille qui a perdu sa mère et ne pas s’en remettre.

L’AMOUR DES BOUCLES TEMPORELLES AU TEMPS DES CONFINEMENTS


Se réveiller tous les matins avec la même sonnerie et les mêmes infos. Le coronavirus tue. L’épidémie se répand dans le monde. Le coronavirus confine. Les hôpitaux ont du mal à résister. Le vaccin est efficace. Un nouveau variant a été identifié. Le vaccin est moins efficace.
Se laver les mains toutes les cinq minutes. Mettre un masque. Respecter la distanciation physique.
Et une allocution présidentielle qui nous parle, le 28 octobre 2020, de lassitude, d’une impression « d’un jour sans fin » qui nous gagne.
Et si, en plus, un matin, le coronavirus nous murmure à l’oreille, comme dans Un Jour sans fin : « I got you, babe. », c’en est fait de nous et de notre capacité à apprécier la chanson de Sonny & Cher.

2020 et la pandémie. Ce fut une drôle de façon de fêter les 27 ans de ce fameux film Un Jour sans fin d’Harold Ramis. Au début de cette même année, en février, une pub faite pour le Super Bowl rendait, elle, un vibrant hommage au film. Ce Super-Bill de Murray y reprenait son costume de Phil Connors, au volant d’un 4x4. Une pub à voir et à revoir. Une vraie Madeleine pour une recherche du temps répété. Ce retour de Phil Connors lors de la retransmission du plus grand événement sportif aux US était plein de légèreté. Il n’annonçait en rien un monde sombre et confiné. Dans son 4x4 orange Bill Murray était radieux alors que l’orage viral s’apprêtait à éclater et le ciel à nous tomber sur la tête.
Tous confinés dans une boucle temporelle.
Toucher, être en contact, tout cela devint dangereux. Une malédiction digne de la stupidité de Midas. Un roi de mythologie. Midas rêvait d’or. Il en avait une faim inextinguible. Mal lui en prit quand il demanda bêtement à la divinité qu’il avait sauvée (une variante grecque du génie dans la bouteille) de pouvoir transformer en or tout ce qu’il touchait.
Et ce qu’il toucha se transforma en or. Tout ce qu’il toucha. Sa nourriture, son vin, son eau ! Son or lui faisait une belle jambe et allait le faire crever de faim. Les vœux ne sont pas annulables. Le Satisfait ou Remboursé n’existe pas dans ce monde de marchands grecs.
Si le Super Bowl, comme le veut la tradition, a touché le pactole avec la pub Jeep, tous les confinés que nous fûmes ont vu leur vie transformée. Tout ce que nous vivions bouclait. On l’avait en fin de compte à peine entrevue et c’était déjà une bonne raison pour voir de l’intérieur ce qu’on appelle une boucle temporelle ou, en anglais, a time loop.

CONSIDÉRATIONS LINGUISTIQUES AUTOUR DE LA BOUCLE

    Le dictionnaire nous apprend que le nom BOUCLE vient du latin buccula, diminutif de bucca, la bouche. Sur un plan abstrait, le mot BOUCLE porte l'idée d'un circuit complet avec retour à l'état initial. Pour les besoins de notre sujet on y adjoint l’adjectif TEMPOREL qui vient du nom latin tempus qui a donné aussi le mot TEMPÊTE.
La boucle temporelle génère souvent une tempête dans un crâne.
Au figuré, le mot BOUCLE désigne le cercle vertical décrit par un avion (1914). On pense au LOOPING.
Et justement LOOP, c’est le terme utilisé en anglais pour désigner le concept de boucle temporel, on y adjoint le nom TIME pour forger un nom composé.
Bien sûr, depuis que de grands auteurs de SF anglophones (Heinlein, Bradbury…) ont imprimé leurs marques sur le genre et qu’Un jour sans fin d’Harold Ramis est devenu un film culte, le genre a un penchant clair vers l’anglais, voire l’américain.
De quoi justement donner l’envie de débrouiller les choses et de laisser parler un peu d’autres langues pour un genre aux accents universels.
Avec la boucle temporelle tout commence par la langue grecque. Si la langue elle-même n’apparaît pas souvent dans les récits fondés sur des boucles temporelles, elle existe en tant que vecteur de tous ces mythes féconds pour le genre : Perséphone, Sisyphe, Les Danaïdes, Prométhée, Ulysse, Les Lotophages. Elle est la langue qui a drainé, par ses histoires, par sa littérature, de nombreux motifs propres à la boucle temporelle.
La boucle temporelle a régulièrement recours à une autre langue ancienne : le latin.
Un latin magique, un latin d’abracadabra. C’est par exemple une incantation en latin qui engendrera la boucle dans laquelle sera prise Buffy (épisode 5 de la saison 6, qui s’intitule Life Serial (Tous contre Buffy, 2001).
Un latin de civilisation disparue dont les connaissances scientifiques étaient si grandes qu’elle avait déjà inventé le voyage dans le temps. C’est le cas dans un épisode de Stargate où deux personnages se retrouvent à devoir apprendre le latin pour espérer mettre fin à la buccula, à la boucle temporelle qui les emprisonne (Window of Opportunity, épisode 4 de la saison 6 de la série ; en français, l’épisode s’intitule L'Histoire sans fin).
Un latin de prestige, un latin savant qui donne de la hauteur. Il y a ce film de Guy Debord qui parle de démocratie, d’un système de domination et de défaite de la pensée. Il porte un titre latin réversible In girum imus nocte et consumimur igni.
Du latin à l’italien, il n’y a que quelques siècles. Loop temporale nous dit la langue de Dante qui choisit un couple anglo-latin (loop + temporale) pour désigner le concept. Comme exemple de boucle italienne, on trouve Il tunnel Sotto Il Mondo (1969).
Bucle de tiempo ! L’Espagne semble actuellement plus friande de boucles temporelles. Peut-être un goût du bizarre plus prononcé, un genre fantastique plus assumé. Un genre qui a retrouvé ses lettres de noblesse dans les années 2000. Comme exemple on peut se référer au film Timecrimes.
À la langue française, il suffit d’un mot pour irriguer toutes les boucles temporelles. C’est un mot-clef inventé par le philosophe Emile Boirac. C’est du français dans le texte : Déjà-vu.
La boucle temporelle allemande, Die Zeitschleife, vit, un peu paresseusement, sous la tutelle de Friedrich Nietzsche.
On parle souvent japonais dans une boucle temporelle. Le japonais traverse à l’envi le concept via des films d’animation et des mangas dont le public raffole. Voir The Girl Who Leapt Through Time.
Le russe fait un passage remarqué dans l’univers. Il y a l’œuvre du philosophe russe Piotr D. Ouspenski (1878-1947), La Vie étrange d’Ivan Osokin, roman publié en 1915. Et un film tourné en URSS, au temps de la perestroïka. Le réalisateur Vladimir Khotinenko sort un film intitulé Mirror for a hero (Zerkalo dlya geroya, 1988).
La boucle temporelle s’implante en Inde avec le film Game over. Dans ce pays, la diversité linguistique est telle qu’il ne faut pas moins de trois langues différentes. Le film est sorti en tamoul, télougou et hindi. L’objectif du réalisateur était de faire un film pan-indien, qui ne s’adresse pas seulement aux habitants de l’Inde du sud où se déroule l’action du film.
La langue suédoise a aussi sa partition à jouer. C’est d’abord le film Naken dont Netflix diffusa un remake, Naked. Quel que soit le film, au début de la boucle, le personnage est toujours nu. Et puis c’est un film d’horreur, Koko-di Koko-da, qui transforme du camping en cauchemar temporel.
Parfois la langue se fait plus inattendue. Parmi les langues finno-ougriennes parlées dans une boucle, on peut trouver (certes, en cherchant bien) le hongrois ou magyar. Ce filmek est un thrillerek comme on dit en magyar. Le film s’intitule Hurok et permet de savoir tout de suite comment se dit boucle temporelle en magyar. Oui, hurok.
On terminera par un clin d’œil à l’esperanto, dont Emile Boirac, le père du déjà-vu fut un des promoteurs. Un jour sans fin en esperanto, ça donne : Marmota tago.
- Tendaranoj, ekstaru kaj ekĝoju!
(Okay, campers, rise and shine.)

- Ne forgesu botojn.
(Don’t forget your booties)

- Malvarmas ekstere! Malvarmas ĉiutage!
(Because it's cold out there today.)

- Malvarmas ĉiutage!
(It’s cold out there every day.)

- Ĉu Phil eliros kaj vidos sian ombron ?
(Do you think Phil will come out and see his shadow ?)

- Panksutonia Phil !
(Punxsutawney Phil !)

-Jes, tiel, marmotmanĝantoj !
(That’s right, woodchuck chuckers !)

-Tio estas Marmota Tago !
(It’s Groundhog Day !)

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