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Billet de blog 16 décembre 2025

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Calendrier de l'Avent. 16/24 La mouffette de Noel

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans ce calendrier de l’Avent 2025, il y aura des bêtes et des bestioles. Ces animaux crèchent dans notre imaginaire. Ils sont connus, moins connus mais ils sont vivants dans notre esprit et ont marqué notre mémoire. Les sources seront variées : Petites histoires ou Grande Histoire, Nature, Films, Chansons, Livres, etc.

Illustration 1

Pendant plusieurs années successives, je la célébrais, par blog interposé. Et puis plus rien. Il est temps en ce 16 décembre 2025 de reparler d’elle.
C’est un animal nocturne à propos duquel on finit toujours par dire «Fallait pas l’inviter au réveillon». Il n’est pas réputé pour sa discrétion mais pour ses excrétions. Avec la mouffette les fêtes deviennent fétides. Elle n’est pas molle à la messe, mais folle à la fête. On la surnomme « Pueur Noël ». Elle a tout pour faire entrer la soirée de Noël dans les annales (par les glandes).
Quand on lui dit «on veut pu’t’voir, putois», c’est encore pire. Normal, ce n’est pas un putois, c’est une mouffette. En général, elle répond, d’un ton pincé (ses glandes anales le sont moins) :  «Je suis un sconse». Parmi les invités, il y en a, hélas, toujours un pour en rajouter une couche «T’es un sconse et tu oses tout, c’est même à ça qu’on te reconnaît» et la mouffette de repartir en vrille. Elle profite de toutes les occasions pour faire le bordel.
Elle n’aime pas ce qui n’a pas de rayures. Du coup, elle en fait plein avec ses longues griffes : sur les disques, sur les murs, sur les vitres. Tous les motifs de rayure sont bons. Une vraie plaie. C’est comme sa cousine, la mouffette tachetée, qui vous démolit tapisserie, nappe et rideaux en un rien de temps.
La mouffette a toujours un bandana noir et blanc sur le front. Elle aime bien faire semblant de ne pas comprendre ce qu’on lui dit. Quand on lui parle directement de son odeur suffocante et de ses glandes anales, elle parle de son bandana et son interlocuteur finit par craquer, suffoqué.
Lors des apéros, elle se jette sur les noix, les baies, les champignons, les herbes, et un peu sur l’eau. Rapidement, elle a envie d’autres choses : des rongeurs, des lézards, des serpents… Hélas, le repas de Noël se prête peu à l’exotique. Du coup, elle grogne dans son coin (sur la véranda ou au bas de l’escalier).
Comme elle est souvent isolée dans ces fêtes, elle se venge en apportant des liquides toxiques, nocifs. À la vue de tous les invités livides, malades, nauséeux, elle ne peut s’empêcher de – excusez la formule – piquer un fourrure (noir et blanc évidemment). Avec elle ce n’est pas le trou normand, mais le trou anormal, immonde et nauséabond.
Au moment des vœux, elle n’est jamais en odeur de sainteté. Difficile de trouver cela anormal quand il s’agit d’un animal qui sème la rage partout où il passe et qui surnomme le Père Noël «pépé le putois». Son côté wild lui fait trop passer les bornes. Le consensus, elle s’en fout, le qu’on-s’en-tape qu’elle le renomme.

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