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Billet de blog 17 août 2023

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Les Cowboys fringants : Folk you !

On ne parle assez des Cowboys fringants.

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Illustration 1

J’ai vu ce groupe québécois plusieurs fois en concert. Je l’ai découvert par Internet à l’époque où, pour moi, « vieillir était encore bien illusoire ». Dans la chanson, en France, c’est un secret encore trop bien gardé (je sais que sur Mediapart plusieurs connaissent). On ne parle assez des Cowboys fringants. Pourtant, C't'un gros party ! En Amérique du nord, à l’anglais, on peut préférer le français : Folk you  !

Avec Les Cowboys Fringants, c’est la prise de fête assurée. Ça tourne, la toune ! Sauter, courir, tomber, se relever. Le groupe occupe la scène avec un chanteur sachant enchanter une salle. Hop singer ! Dans leur esprit, rien n’est plié. Droit devant ! Ce sont des Québécois de souche et leurs racines font les arbres que leur fondation écolo replante. Leurs fans ciclent (pas trop, quand même), eux recyclent. C’est dans la Nature des Cowboys de tourner et de s’occuper de ce qui les Environne. C’est leur Open Range à eux…ou plutôt leur Ouest sauvage, sans jamais perdre le Nord de l’Amérique. Ils contestent la domination du barbelé anglais et militent pour un beau Québec indépendant avec les coudées French. Et ils sont plus occupés à pogner ce qu’ils entreprennent qu’à prendre du pognon (même s'il faut ce qu'il faut).

Il y a la violoniste, Marie-Annick Lépine. Son violon n’a rien du sanglot long d’une toune d’Automne. C’est de la dynaMiss. Accordéon tonique ou Violon violent. Sur ces cordes, elle funambule ; sur ces touches, chauffeuse de salle, elle appuie et elle twist and shout !

Il y a le principal auteur, J.F Pauzé. Humoristique, Ironique, Nostalgique, Politique. We like ces mots en -ique mis en musique et cette plume qui la traverse.

Il y a Jérôme Dupras, le bassiste du groupe. Militant écologiste, guitare et doctorat de géographie en bandoulière. Il compose la section rythmique. Dr Prof et Mr Clown sur scène, au teacher mouillé.

Il y a le chanteur, Karl Tremblay. Une présence chaleureuse et du coffre, malgré sa barbe comme venue d'un autre Karl. Sweet Homme et Grotte-Ciel à la fois. En plein spectacle, un body-surfing ne fracturerait pas son coffre mais le poignet d’un fan. Il se dépense sur scène et sa sueur s’éponge d’une cravate bien fringante et nouée au cou et d’émotion.

Et puis il y a ce qui fait tout le groupe. Parfois sur le quai pour réfléchir, parfois ambiance Hockey pour manifester dans un palais des Glaces. Toune à costumes. Manifestif. À vingt mille lieues de la soupe des radios FM qu’on boit jusqu’au «calisse !». C’est du chum rebelle. Chaque prestation n’a rien d’un play-bâclé. Le groupe a de l’énergie à revendre, des concerts explosifs. C'est de la chaleur venu du froid. Rien de Light dans ce fire ! C’est un groupe militant, engageant, engagé. "La Manifestation", "8 secondes", "Plus rien", "L’Amérique pleure", etc.

Chapeau au Cowboys ! Un Groupe Stetson qui mérite la lumière, d'une manière ou d'une autre : sur un avion en papier ou une étoile filante. Sans anglophobie aucune : Vive le Québec, vive la langue française, vive Les Cowboys Fringants.

À chaque fois, émotion. Des prestations généreuses avec un lien sincère et affectueux avec le public. Je les revois nous annonçant sur scène la disparition d’Amy Winehouse et lui dédiant, ce soir-là, leur « Étoile filante ». Un autre soir, un autre concert, leur reprise en français de « Light my fire » des Doors. Et toujours, leur traditionnel « allumez vos briquets, vos cellulaires ! N’importe quoi qui fait de la lumière» et ces avions en papier qui partent encore au vent.

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