À quoi pensait Dick Annegarn en écrivant « À quoi pensent les Tchèques ? »
Le folk singer, le songwriter néerlandais écrit en français et parle des Tchèques. Des années après cette chanson, il écrira un album intitulé "12 villes 12 chansons". Les villes et les pays imaginaires, une inspiration sans cesse recommencée.
Un jour vous aussi, si ce n’est pas déjà fait, vous prendrez un tram qui part dans les artères de Prague. Le Hollandais planant l’a fait. A-t-il payé son voyage, lui, le hobo francophone ? Pour notre plaisir, il a pris un siège et sa guitare. En l’écoutant, vous verrez ses passagers tramwesques, une jolie dame, une jeune femme, un vieux monsieur, un jeune garçon, une mère avec sa fille. Une petite affluence, les yeux bleus et la mélancolie derrière la vitre, sur un air faussement manouche. Un jour de pluie. Imperméable et parapluie.
Le songwriter écrit dedans sa tête. « À quoi pensent les Tchèques ? » Un mystère accessible par les sens, pas par la langue qu’Annegarn ne comprend pas. Témoin silencieux qui entend déjà sa guitare. À l’instinct. Guitare sèche et Tchèques en vue.
« Des paysages de voyages » à la « Karlsbad » autre chanson tchèque du répertoire d’Annegarn. Comme une petite carte postale adressée à son public avec le timbre de sa voix. Noir corbeau.
Dans ce tram et les autres, on se souviendra, grâce à la chanson d’un autre, qu’il vaut mieux ne penser à rien que ne pas penser du tout.
Les Tchèques, Annegarn l’a dit, « c’est un peuple littéraire et qui aime pleurer ». Pleurer pour se soigner. Entre penser et panser. Ce peuple, les brûlures de l’histoire le font penser à quoi ? Sur un air de guitare annegarnien le font penser à couac ? « Pensent-ils rouge ou pensent-ils rose Ou pansent-ils leurs plaies » ?
« Les Tchèques » d’Annegarn comme un « Plaie blessure » folk, comme un Drôle de Tram. Une chanson absurde et facétieuse (Dick Anne'garnement). Une ritournelle pour retourner à Annegarn ou s'arrêter à Brno. Tiens, à quoi pense Annegarn quand on pense à ses Tchèques ?