Calendrier de l’Avent 2023. Chaque jour, une chanson. « J’écoute uniquement les chansons parce qu’elles disent la vérité. Plus elles sont bêtes, plus elles sont vraies. D’ailleurs, elles ne sont pas bêtes. » (Fanny Ardant dans La Femme d’à côté de François Truffaut).

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1990. MC Solaar. Le début d’une histoire musicale. Un album intitulé « Qui sème le vent récolte le tempo ».
« Tout a commencé dans une ville qu'on appelle Maisons-Alfort»
Dans les chansons des années quatre-vingt-dix, on parlait encore de Samantha Fox. On avait la culture de Renaud, le renard, et de son « Laisse béton ». Les jeunes rappaient « Bouge de là. », bien avant qu’un président dérape en « casse-toi pauvre con ».
Bouge de là, du rap dans son côté Crème (Solaar), pas Crime.
La base musicale vient de « The Message » du groupe anglais funk Cymande, actif dans les années soixante-dix. Un sample génial. Une belle écoute, fructueuse.
Le texte de la chanson joue sur le malentendu.
Un dialogue de sourd, de Solaar, du mal entendu.
Viens là qu'j'te donne du réconfort. Non, je ne mange pas de porc. Est-ce que tu peux l’descendre ? On sort le revolver magnum. T’aimes les animaux ? Oui, avec du sel et bien cuits.
Justement, question mauvaise compréhension, pas étonnant que l’on croise une Cassandre. Mythologie grecque dans la cité. C’est celle qui a un chien, pour la rime, qui s’appelle Alexandre. Caroline (Caro), c’est un autre titre, fameux lui aussi.
Puis dans la chanson, on tombe sur un pont musical (musical bridge comme disait Renaud) où défile une série de synonymes.
Bouger. De là tous les synonymes.
M'en aller
Partir
Bifurquer
M’évader
M’enfuir
Partir
M’éclipser
Me camoufler
Disparaître
Partir.
C’est un temps suspendu dans la chanson.
Un moment de silence ou presque : "J’ai dû disparaître…pour réapparaître. "
Avant son dernier album, MC Solaar avait mis en pratique la formule. Absent dix ans entre "Chapitre 7" (2007) et "Géopoétique" (2017).