Dans ce calendrier de l’avent 2022, il y aura des écrivains déguisés en adjectifs. Ils se sont fait des noms tout seuls. On en a fait des adjectifs. Un inventaire à la Prévert avec ses ratons laveurs. Tout ça pour patienter avant de se voir offrir des livres à Noël.

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Quand on s’appelle King et qu’on a pour prénom Stephen (la couronne, en grec), il y a comme une prédestination à dominer le monde des livres qui se vendent.
Le page-turner kingesque (ou en vf kinguesque) est une référence dans l'édition.
Les œuvres kingesques convoquent leur lot d’adjectifs : puissant, fameux, fantastique, glorieux, triomphant, épouvantable, indomptable…
Si le livre descend du signe, Stephen King descend du best-seller comme on fait cul-sec : d’un simple mouvement.
Rien d’étonnant à ce que les films et les séries kingesques abondent. L’atmosphère, l’ambiance kingesques donnent du relief aux plateformes, les pimentent.
Are you lonesome tonight ? C'est plus le King Elvis qui le susurre, mais le King King (rien à voir avec Kong) qui le chuchote et qui veut vous raconter une histoire à faire peur.
Stephen King est un incontournable des librairies. Il a son rayon, sa table et sa flopée d’épigones. C’est une valeur sûre. À tel point qu’il se vend peut-être désormais plus de livres recommandés par King qu’écrit par King (il a son âge).
Quand l’auteur du roman n’est pas Stephan King, il suffit d’accoler à l’histoire l’adjectif « kingesque » ou mieux, en termes de label, d’obtenir un blurb kingesque, l’enthousiasme communicatif du maître du genre apposé sur la 4ème de couverture.