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Billet de blog 23 juin 2023

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Tu sais que tu n’es pas écrivain, quand (2)

On ne peut pas juger un texte à son titre.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Tu sais que tu n’es pas écrivain, quand un de tes textes tourne sur les réseaux et que les lecteurs dudit réseau ne se préoccupent que d’une chose : il y a une erreur dans le titre.
Une prétendue erreur.

En réalité tu as joué sur un mot (ben oui, ça arrive). Tu as fait un à-peu-près (un quasi-mot). Hélas, cet à-peu-près n’a pas été compris. Alors on te reproche d’avoir écorché un mot, de ne pas savoir l’écrire ou d’avoir confondu. Bref, y a une faute dans le titre ! Regardez ! C’est énôôrme ! Là, au bout de mon doigt.

Tu montres ton texte et l’idiot du village électronique ne regarde que le titre.

C’est vrai, aussi, pourquoi s’obstiner à faire dans la finesse, le subtil alors que le réseau tout numérique, social qu’il est a quand même de bien gros sabots. Surtout dans ses commentaires.

Qu’il est vertigineux d’imaginer des dizaines de personnes occupées à commenter un titre sans avoir lu le texte. Leur commentaire parvient à être plus long que le titre de l’article. Leur façon de montrer qui sait écrire ?

Il y a des laconismes qui se perdent.

Parfois, ça arrive, il y a une bonne âme, un juste, un phare dans la nuit, qui s’attelle à la tache. Sur le réseau, ça flingue. Toute personne qui a pris le jeu de mots pour une erreur se voit réprimandée, tancée, voire avoinée. C’est de la pédagogie. Il faut répéter. C’est que le commentateur ne lit pas les commentaires des autres ni les réponses qui leur ont été faites. Tout commentaire sort de l’œuf : tout frais, tout naïf,… tout déplaisant.
Seul sur le réseau social, un justicier anonyme répond aux commentaires d’une phrase immuable « Vous devriez lire le texte » ou « Lisez le texte. »

Pourquoi le réseau social ne nous indiquerait pas si la personne qui commente a lu le texte ? Non, trop intrusif.
Un piège dans le titre, comme un jeu de mot, voilà qui est efficace. Ces tristes sires ne doivent pas lire Libération et ses célèbres formules pleines d’à-peu-près. Ça leur donnerait des sueurs froides…

Quand « Tu sais que tu n’es pas écrivain » rencontre « On sait que tu n’as pas lu ».

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