Calendrier de l’Avent 2023. Chaque jour, une chanson. « J’écoute uniquement les chansons parce qu’elles disent la vérité. Plus elles sont bêtes, plus elles sont vraies. D’ailleurs, elles ne sont pas bêtes. » (Fanny Ardant dans La Femme d’à côté de François Truffaut).
Dans la discographie et dans les tubes ni longs ni creux des Rita Mitsouko, la chanson « Andy » succède à « Marcia Baila ». D’une femme à un homme. Portraits. Du dernier album au nouvel album, une continuité musicale. « Andy » fait dans la rumba funkoïde.
Dans le volume Discogonie consacré à l’album « No Comprendo», l’auteur écrit : « Les matins sont bien plus heureux avec ce genre de tube dans les oreilles, les nuits aussi quand les week-ends pointent leurs heures folles. »
Et pourtant à l’époque, révèle l’auteur, la critique faisait la fine bouche sur la qualité du texte. « Vous ne vous êtes pas cassés, dis-moi oui, tout ça…Bof » expliquait Fred Chichin. La moitié des Rita (« Mi-Rita, Mi-Tsouko ») ajoutait « C’est débile ! Une chanson, c’est fait avec des mots simples. » De quoi rappeler ce que fait dire Truffaut à Fanny Ardant dans l’extrait moult fois cité dans ce calendrier de l’Avent.
À la sortie du disque, lycéen, je ne connaissais pas cet Andy Capp, héros d’une bande dessiné créé par un le dessinateur britannique, Reg Smythe. « Un type acariatre et râleur » précise l’auteur.
« C'est Andy Cap. » sonnait comme un « Cet handicap, c’est bien lui » (même si la forme correcte serait plutôt "ce handicap"). Faut dire que le texte disait : « Andy se hâte / Andy se méfie / Andy se tâte ». Le personnage semblait bien compliqué, bien handicapé, alors ça collait.
Quand on a vécu, de près ou de loin, les manifs contre la loi Devaquet, la chanson Andy a un autre écho, comme une madeleine à mégaphone, un air pastiché par temps de grève…