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Après un mois de silence sur ce blog, il fallait bien faire signe. Surtout qu’il s’en passe des choses ces temps-ci. On ne sait presque plus où donner de la tête. Et le cœur, n’en parlons pas. Il est au bord des lèvres, autant dire, sur un blog, au bord du clavier.
Partir ou rester. J’emprunte le titre de ce billet à une chanson de Brigitte Fontaine.
La chanson a été écrite, en 2007, juste après l’élection de N.S (ou Paul Bismuth ou B.E, Bracelet Electronique). Un genre de « Should I Stay or Should I Go » de la Clasheuse de Morlaix.
Les bonnes chansons n’ont pas d’âge et se transposent d’une époque à l’autre. Aidé d’une guimbarde et d’un vibraphone, je reprends l’interrogation de l’Insoumise Brigitte. La question est mise sur la Table de la Fontaine: « Mais comment, fuck, allons-nous faire ? » pour ne pas nous faire bouffer par les vers.
Sur ce titre elle est en duo avec Philippe Katerine. Tous les deux. Deux artistes singuliers. Deux excentriques pour lutter contre l’extrême droite. Ils relèvent le gant de l’extravagance. Brigitte veut partir. « Courage, fuyons les nervis Les bâtards, les quasi-nazis » Oui, ça fait drôle, en ce temps-là (2007), on parlait de quasi nazis. Plus maintenant. Ils ont leur geste, en espérant une nouvelle geste. Il y en a, malgré tout, pour dire qu’ils n’ont pas de nom, pas de visage, qu’ils font des cœurs avec la main… Brigitte veut donc partir et Philippe veut rester.
« Mais comment, fuck, allons-nous faire ? »
Il est clair que l’éclair de la Fontaine est plein de lucidité. La question se pose et la réponse fortifie. Au terme de la chanson, le consensus a lieu. Fusion. Duo. Poing levé. L’Art, la Hargne, la comédie vaincra.
Si les artistes ne changent pas le monde, comme le pense la Fontaine, le monde est tout de même changé durant les 5mn34 que dure le titre. Le fond de cette chanson me met en pleine forme.
Alors quand me revient la question de Brigitte Fontaine « Mais comment, fuck, allons-nous faire ? » C’est à la lutte finale que je pense et aux notes finales de la chanson : « On va descendre dans la rue », ad lib. « On va sauver La Libertad. Mettre le bordel, la chienlit. » L'air de rien, le pas de côté. Ah j’oubliais : « répandons le rire ici ».