Il y a des titres qui sonnent comme des évidences anarchistes. Qui alpaguent le lecteur, le prennent par le bras, les sens, qui lui font du pied. Qui vous coupent le souffle - ni une, ni dieu, ni maître ! - comme anarchiste s’apocope en anar.
Du livre comme de la graine d’ananar.
Un titre sur la couverture comme une promesse de s’en payer une belle tranche.
Braque le patron
C’est pas du fait divers, ambiance bureau de presse racketté. Rien à voir avec cet homme qui traverse la rue pour trouver un boulot : voleur de banque. C'est Paulh'Emploi ou quoi ?
Braque le patron. C’est un titre qu’on voudrait bien en peinture, qu'on cubisserait bien.
Dans ce panier de crabes qu’est une table de librairie, on ne peut pas nier que ce Braque le patron a du chien (normal, c’est un braque, hum…).
Voilà de quoi dérider celui dont le cœur indiquerait que l’Élysée est occupé par un président des riches qui risque de faire avec sa transition écologique une Nature morte.
Le livre est celui d’un homme présenté comme anarchiste dans sa jeunesse puis résistant quand il le fallut. La biographie a quand même ses zones d’ombre. Brune, l'ombre.
En tout cas, Braque le patron ça vaut mieux qu’un noir désir qui fait finir "en crack boursier".
Reste à le lire. Au fait, il est question de peinture et de Georges Braque (1882-1963). Je ne l'avais pas dit ?
Source : https://lirepeuouproust.wordpress.com/2018/09/24/braque-le-patron/