

À l’occasion d’une Une dans la presse (Le Nouvel Obs, la formule débarque soudain dans le monde scolaire. Ni Une, ni deux, il y voit la trace d’un slogan de la campagne politique pour le PS de 1985 : "Au secours ! La droite revient."
Du revival années 80, à la Stranger Things, sans les vélos. Oui, le prof est souvent vieux, il a connu Séguéla et la Force Tranquille.
En 1985, c’est un appel au peuple de gauche à se mobiliser pour aller voter en masse.
C’est en novembre 1985, juste avant…la défaite électorale et la cohabitation Mitterrand-Chirac. En 1986, Mitterrand n’a donc pas laissé béton, mais il est coulé dans le béton du RPR-UDF.
Pour la campagne portée par un espoir de victoire, les affiches « Au secours ! La droite revient. » présentent le casting suivant :
– Une femme de ménage (c’était bien avant que le Think tank Terra Nova déclare la classe ouvrière perdue pour le PS)
– Un étudiant
– …et un prof (et sa pile de copies)
L’affiche comporte peu de texte. Sans P.S, sans post-scriptum pour expliquer que c’est le PS qui est derrière cet appel au peuple de gauche. L’agence de pub, en charge, répond au sulfureux nom de Satanas (rires diaboliques enregistrés). Vade retro, vade rentrée…
« Au secours l’école revient »
Un peu diabolique de resservir le slogan à la sauce rentrée scolaire, non ? De quoi se sentir coupable, de se voir pousser des cornes. Comme si la Une avait fait une erreur de cible.
La formule blesse.
De quoi voir trente six chandelles et Lucy in the Sky with diamonds. Alors ? À défaut des Beatles, on a le cafard et on laisse Lucie faire ?
Le professeur ne nie pas les problèmes de santé de nombreux élèves : il les voit dans ses classes. Il voit ces problèmes circuler. Il appelle même à ce qu’ils ne soient pas tus. Il a besoin d’être prévenu par les familles. Quant à l’infirmerie, ce serait bien qu’elle soit ouverte non-stop. Et si les médecins scolaires étaient plus nombreux ? Bref…
Alors quoi ? Ce slogan est censé lui rappeler qu’après « Au secours, l’école revient », il va devoir cohabiter avec ses élèves, dans une institution bloquée, sans espoir réel que cela aille mieux.
Qui s’y résignerait ?
Il ne peut s’empêcher de lire dans cet « Au secours », un « oh ! ce cours » perturbant et nauséeux (rires lacaniens enregistrés).