
"When I’m sixty-four"
64. Soixante-quatre. Soixante claques ? Non, ce n’est ni un Shock Corridor, ni une réforme des retraites.
64, sixty-four, c’est dans le titre d’une chanson. Celle d’un groupe qui se reforme dès qu’on l’écoute : les Beatles.
Année de sortie : 67
Pas question de matraque, mais de clarinettes. Macca l’aurait écrite à 14 ans. Lui, dans son autobio, parle de 24 ans. Qui croire ?!? Querelle de chiffres. Selon la police, selon l’artiste, selon les organisateurs.
La chanson figure sur Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band.
Un jeune homme aime une jeune femme et ça chabadabadise. S’aimer jusqu’à tard, jusqu’à retraiter ensemble.
« Will you still need me, will you still feed me ? »
Amours débutantes puis étranglées ? Non, être anglais : Perdre ses hair, mais pas her.
C’est vintage. Amour, Saint Valentin et carte postale.
Peut-être que les concepteurs de la réforme des retraite sont tombés sur cette phrase de McCartney :
« l’idée m’est venue que « soixante-quatre » (« sixty-four ») serait plus drôle que « soixante-cinq »
Loin des compos de Macca, Les Hommes Qui Aiment les Manifs voient un peuple arpentant les rues de ses compas lui donnant son équilibre et son harmonie. Et sûr qu’il y en a plein pour dire que 60 et ses swinging sixties c’est bien plus drôle pour partir à la retraite.
Pas de jet privé. Du plain-pied. Tricot, coin du feu, promenade. T’as sorti le chien ? Faire son jardin et enlever les mauvaises herbes (c’est Lennon qui y a pensé), s’occuper des petits-enfants, Vera, Chuck et Dave (prénoms soufflés, dit-on, là aussi par John).
"When I’m sixty-four"
Touchante ?
Tout chante à ce jeune faux-retraité.
Macca, 80 ans. When I’m sixty-four ? When I was sixty-four.
Bien sûr, il y en aura pour dire qu’on vit plus longtemps donc qu’on compose plus longtemps… avant la décomposition.
Oui, mais combien de Beatles en France ? Quatre garçons dans le siècle, c’est déjà beaucoup. Et puis chez les Fab Four, la pénibeatlité du travail existe. On peut finir assassiné. Lennon n’a jamais eu 64 ans.
(Cela dit, paraît qu'il ne faut pas aimer le mot pénibeatlité car cela donnerait le sentiment que les Beatles serait pénible.)
La chanson apparait au générique de l’adaptation ciné du Monde Selon Garp de John Irving.
En France, 64 ans, c’est le monde selon…Enfin, 64 ans, c’est selon qu’on y arrive ou non.