L'Épistoléro (avatar)

L'Épistoléro

Prof, surtout, et auteur, un peu (La Ville brûle, Ellipses, Actes Sud Junior, Le Murmure, Densité, Le Boulon…)

Abonné·e de Mediapart

356 Billets

1 Éditions

Billet de blog 31 mai 2023

L'Épistoléro (avatar)

L'Épistoléro

Prof, surtout, et auteur, un peu (La Ville brûle, Ellipses, Actes Sud Junior, Le Murmure, Densité, Le Boulon…)

Abonné·e de Mediapart

Chuck Berry ou vinyle fraise

Chuck Berry (1926-2017)

L'Épistoléro (avatar)

L'Épistoléro

Prof, surtout, et auteur, un peu (La Ville brûle, Ellipses, Actes Sud Junior, Le Murmure, Densité, Le Boulon…)

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
Illustration 2

Le nom de Chuck Berry fit pousser nombre de fraises sur les pochettes de ses disques. Une véritable exploitation. Surexploitation par sa maison de disques, jamais lassée par le jeu sur le mot « Berry ».
Pourtant « berry », ce n’est qu’une baie, en anglais. Mais la strawberry l’a emporté. Faut dire que dans les années cinquante le Blackberry n’était pas encore né (et depuis il est mort).

Chuck Berry, noir c’est noir ? Non, c’est rouge fraise. Faut-il y voir, dans ces années de ségrégation raciale, une façon de ne pas dire que Chuck était un chanteur noir ? Noir myrtille, pas noir fraise


La baie sera une fraise ou ne sera pas. Pourquoi la fraise ? Elle était sans doute, aux USA, la baie la plus célèbre. Burger, frites, coca et milkfraise-chocolat.

En musique, Chuck Berry est une sommité. Que dis-je c’est un rock. Guitariste de génie, au pas de danse mythique, le duckwalk. 
« Roll Over Beethoven », « Sweet Little Sixteen », « Johnny B. Goode » et son riff de légende, « No Particular Place To Go », « I’m A Rocker », « Come On » et la tarantinée « You Never Can Tell ».

Si on devait trouver un autre nom au rock’n’roll on l’appellerait Chuck Berry, disait Lennon (Et si on devait trouver un autre nom aux fraises, on les appellerait Chuckberries ?).

De pochette en pochette, son rock fut réduit à une fraise tagada-tsoin tsoin. Avec des producteurs avides de couvertures accrocheuses, difficile pour Chuck de faire dans l’indifférence, dans le Sitting on dock off the baie. 

La fraise toujours recommencée. Amer. La fraise, jusqu’à la lie. Dès qu’on le pouvait, on ramenait sa fraise sur la pochette. La preuve, One Dozen Berrys (1958), Is On Top (1959), et encore, dans le titre seulement, Fresh Berry's (1965).

Avec le succès et les écarts liés au monde agité du rock, les champs de fraises de Chuck (un autre Strawberry Fields Forever), fruits de ses premiers succès, laissèrent place aux nombreux frais d’avocat.

Aux fraises, il y a été tardivement. Twist and Chuck jusqu’à plus de 90 ans où Chuck périt.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.