« Pour faire du neuf, il faut avoir de l’ancien par devers soi. » Régis Debray
Les Convivialistes manifestent une très grande diversité, par leur origine, leur métier, leur passé professionnel et militant, leurs sympathies politiques, etc. Cette diversité est une richesse mais aussi une fragilité. Car ils et elles ont toutes une légitimité réelle mais partielle.
Situation que décrivait si bien Jean Monnet en 1946 : « Le meilleur moyen (pour moderniser la France) n’était-il pas d’ associer toutes les forces du pays à la recherche de cet intérêt général dont personne n’avait la recette en propre, mais dont chacun détenait une partie ? »
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D’autres avant nous ont formulé et agi pour ce rêve d’une humanité plus humaine et on ne peut faire comme s’ils n’avaient pas existé :
- les espérantistes et leur premier congrès en 1905 à Boulogne sur mer, et qui viennent de s’y retrouver pour leur 100è congrès mondial.
- l’esperanto est cette Langue construite internationale, par Louis Zamenhof et rendue publique le 26 juillet 1887, encore enseignée et pratiquée : voir Wikipedia
- les Citoyens du Monde, crée en 1948 par le Garry Davis, auxquels avait adhéré Jean Monnet, l’abbé Pierre, Albert Camus, et 120 villes dans le monde dont Cahors1
- le Mouvement pour une Alternative non Violente (MAN) fondé en 1974 par le regretté Jean-Marie Muller, enfant de Gandhi et Lanza del Vasto ; toujours actif
- l’Alliance Terre Citoyenne (UITC) et l’Université internationale associée, créées en 2003 à partir de l’Alliance des Paysans du Monde et soutenue par la Fondation pour le Progrès de l’Homme (FPH) autour de Pierre Calame, etc.
- Les Dialogues en Humanité nés à Lyon, de par son histoire et le projet de son maire avec Patrick Viveret, de la conférence internationale de Johannesburg en 2002
- Etc.
Comment ne pas les reconnaître ? Et pourquoi pas les rencontrer dans une série (enregistrée) de co-présentation mutuelle qui mettrait à jour les différences et les convergences, mais aussi qui élargirait l’esprit de chacun ?
Si l’apport du Convivialisme à travers son Second Manifeste (2020) est d’une réelle spécificité éthique autant qu’épistémologique, comment ne pas interpeller tous ces mouvements pour connaître leur position vis-à-vis des 6 principes2 convivialistes, le cœur de sa proposition ?
À savoir le principe de commune naturalité (PCN), le principe de commune humanité (PCH), le principe de commune socialité (PCS), le principe de légitime individuation (PLI), le principe d’opposition créatrice (POC), le (méta)principe de modération responsable.
Et ce faisant, appliquer nos propres principes de PCH, PCS, PLI et POC…
Michel Adam, le 8 janvier 2022
1Et vous m’avez parlé de Garry Davis, Frédéric ARIBIT, éd. Anne Carrière, 2020
2L’impératif de maitrise de l’hubris gagne à être formulé sans le terme de maitrise mais sous forme de principe de modération responsable (Marc Humbert).