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Billet de blog 16 juillet 2025

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À Gilles Rotillon

Gilles Rotillon, membre des économistes atterrés, est décédé le 11 juillet. Très actif dans notre collectif, il alimentait régulièrement un blog sur Mediapart. Jean-Marie Harribey lui rend ici hommage pour l'ensemble du collectif, terriblement attristé par la nouvelle.

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À Gilles Rotillon

Quand un collègue disparaît, pour atténuer sa tristesse réelle, on dresse un portrait élogieux de sa carrière, de son apport intellectuel et de sa notoriété. Avec notre ami Gilles Rotillon qui vient de nous quitter, pour retracer ce qu’il était, ce n’est pas tout à fait la même chose. Certes, il a accompli un parcours universitaire exemplaire. Professeur émérite de sciences économiques, spécialiste reconnu de l’économie de l’environnement, il a publié plusieurs ouvrages qui sont des manuels de référence, montrant ainsi ses qualités pédagogiques.

Mais ce qui éclaire particulièrement l’homme Gilles Rotillon, c’est que, escaladeur de premier plan, il faisait de sa pratique sportive de haut niveau une sorte de modélisation de sa prise de conscience écologique pour le conduire à la conclusion que le changement de mode de production était la clé de voûte d’une transformation socio-écologique véritable. Il faut lire notamment l’un de ses textes « Escalade et climat : pourquoi vos efforts individuels ne suffiront pas »[1]. On aura beau avoir les bons gestes individuels, multiplier les initiatives vertueuses pour escalader les montagnes et les falaises, « le mode d’organisation général de la société impose ses contraintes ».

Et c’est l’escalade qui donnait à Gilles Rotillon l’azimut : « Les montagnards ont la possibilité de témoigner de cette urgence, non pas en tant que pratiquants s'interrogeant sur leurs pratiques, mais en tant que citoyens témoignant de l'ampleur des transformations de notre écosystème ». En faisant sienne cette formule de passer du statut de « conquérants de l'inutile » à « défenseurs du nécessaire », il concluait : « Nous ne sommes qu'une partie de l'écosystème et il est en train d’être détruit. Il faut arrêter cette destruction, non pas pour que les fleurs et les insectes aient le droit d'exister, mais parce que sans eux, nous n'existerions pas non plus. Il n'y a que les humains qui peuvent décider de l'avenir de tous ».

Grimpeur de « l’inutile », Gilles Rotillon nous lègue une petite boussole et la corde qui relie les humains entre eux et les rattache à la nature.

[1] https://www.vertigemedia.fr/escalade-climat-efforts-individuels-gilles-rotillon-capitalisme-ecologie

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