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Billet de blog 20 septembre 2021

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Intermittence et handicap

Il serait pertinent d'analyser l'égalité de traitement entre un salarié valide et un salarié en situation de handicap dans le cadre du régime de l’intermittence du spectacle.

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Intermittence du spectacle et handicap : vers une équité nécessaire

La loi du 11 février 2005 marque une avancée majeure pour les droits des personnes en situation de handicap. Elle introduit des mesures concrètes dans cinq domaines essentiels : la compensation du handicap, la scolarité, l’emploi, l’accessibilité, et la création des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Ces progrès visent à mieux répondre aux attentes et aux besoins des personnes concernées (source : cairn.info).

Dans le secteur du spectacle, le statut d’intermittent repose sur un contrat à durée déterminée d’usage (CDDU), adapté à la nature temporaire et fragmentée des emplois liés aux tournées ou aux productions artistiques. Pour accéder à l’indemnisation chômage, les artistes et techniciens doivent justifier de 507 heures de travail sur les 12 derniers mois (et non plus 10 ou 10,5 mois comme auparavant).

Mais ce système, déjà précaire, soulève une question essentielle : est-il équitable pour les personnes en situation de handicap ?

La reconnaissance en tant que travailleur handicapé (RQTH) permet théoriquement d'accéder à divers aménagements : adaptation du poste de travail, horaires allégés, aides humaines ou techniques, dispositifs de reconversion… Toutefois, dans le régime spécifique de l’intermittence, ces ajustements semblent absents, voire ignorés.

Prenons un exemple concret : certains intermittents dits "valides" parviennent à compléter leurs heures grâce à la figuration. Or, une personne dont la mobilité est réduite ne pourra pas forcément accepter plusieurs jours de figuration debout ou dans des conditions physiques contraignantes. Ce refus, dicté par la réalité de son handicap, engendre une perte de chance pour atteindre le seuil des 507 heures.

Cette inégalité de fait n’est pas compensée par le système actuel. Ne pourrait-on pas envisager un dispositif plus juste, en adaptant le seuil de cachets ou le volume horaire requis pour les personnes titulaires de la RQTH ? Une telle réforme permettrait d’intégrer véritablement la dimension du handicap dans un système fondé sur la performance et la disponibilité, souvent peu compatibles avec certaines limitations physiques.

Une réflexion s’impose : pour que le monde du spectacle soit réellement inclusif, il faut aussi repenser ses règles à l’aune de l’équité.

🎬 Une vidéo humoristique illustre parfaitement cette problématique…

Episode 405 - WonderLady veut renouveler son intermittence © Sonia Derory

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