les inverti.e.s (avatar)

les inverti.e.s

Collectif

Abonné·e de Mediapart

32 Billets

1 Éditions

Billet de blog 26 janvier 2024

les inverti.e.s (avatar)

les inverti.e.s

Collectif

Abonné·e de Mediapart

Un premier ministre gay pour un gouvernement homophobe, il est urgent de l’invertir!

S’il fallait une preuve supplémentaire pour la communauté LGBTI que les victoires symboliques n’ont rien de matériel, l’annonce du nouveau gouvernement a dû leur procurer la douche froide qu’ils méritaient. La Manif pour tous, qui n’était qu’une manif pour hétéro, était en fait la backroom du gouvernement actuel et nous le découvrons aujourd’hui.

les inverti.e.s (avatar)

les inverti.e.s

Collectif

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Attal, premier premier ministre gay… pour rien 

Le 9 janvier Macron a nommé l’égérie des 5e et 6e arrondissements, Gabriel Attal, premier ministre. Une “victoire symbolique” pour la représentation politique des twinks ont salué certains gays et même quelques médias communautaires, même si Attal n’a jamais revendiqué sa gayness, ni quelconque amélioration des conditions de vie LGBTI. Mais s’il fallait une preuve supplémentaire pour la communauté LGBTI que les victoires symboliques n’ont rien de matériel, l’annonce du nouveau gouvernement a dû leur procurer la douche froide qu’ils méritaient. La seule victoire symbolique (et matérielle) est en réalité pour la “Manif pour tous”, qui malgré ses outrances peut se voir offrir des postes ministériels. La Manif pour tous, qui n’était qu’une manif pour hétéro, était en fait la backroom du gouvernement actuel et nous le découvrons aujourd’hui. Quoi d’étonnant dans un régime politique où on peut collectionner les polémiques sans jamais envisager de démissionner ? Le gouvernement Macron a imposé par la force ses réformes abjectes : retraites, chômage, immigration, dans un déni constant des masses qui ont manifestés des mois entiers. Quoi d’étonnant qu’il nomme des ministres homophobes qui ont lutté pour la sacro-sainte Hétérosexualité ? À tous ceux qui saluaient la nomination de Gabriel Attal comme un progrès, notre dernier communiqué vous répond : 1ᵉʳ Premier ministre gay pour rien !

Les récupérés de LMPT

Pour constituer ce nouveau gouvernement, Macron et Attal ont recyclé du vieux, du pourri même : Le Maire, Darmanin, Dupond-Moretti, Bergé, Béchu, Lecornu. Mais ils sont aussi allés faire les poubelles ailleurs pour récupérer Dati et Vautrin. Le 1er premier ministre gay nous a composé un gouvernement de droite bien rance. Et comme toute la droite était Manif pour tous en 2013, quoi de plus étonnant que de retrouver des homophobes promus ministres. Lecornu, Darmanin, Béchu, on savait déjà, mais il faut présenter les nouvelles. Dati, qui s’est abstenue contre l’interdiction des thérapies de conversion au parlement européen et s’est opposée à la PMA, a été nommée ministre de la culture (on ne sait toujours pas pourquoi mais courage aux travailleur·euses de la culture). Vautrin touche le gros lot en devenant ministre du travail, de la famille et de la santé. Apparemment, Attal n’a pas osé rajouter la patrie. Soutien historique de la manif pour tous, on a pu la retrouver en tête de cortège en 2013, tenant une banderole aux côtés de Copé et des autres de la droite. Elle a dû y croiser Aurore Bergé, elle aussi soutien de LMPT, qui saute de panique morale en panique morale, cumulant le racisme, l’homophobie et la transphobie (sûrement la connerie, mais qui sommes-nous pour savoir ?). En août 2022, elle a ainsi reçu deux transphobes notoires à l’Assemblée Nationale. Attal et Macron lui ont confié évidemment l’égalité hommes-femmes. On ne s’attendait à rien mais on est quand même déçus : le gouvernement le plus conservateur depuis Sarkozy. Aux gays de droite : la droite vous déteste ! Soyez discrets !

La AOC française est une poubelle

Il faut évidemment parler de la nouvelle ministre de l’éducation (en plus des JO et des sports, parce que pourquoi pas), Amélie Oudéa-Castéra. Issue de la famille Duhamel, qu’on croise sur tous les plateaux-poubelles pour cirer les chaussures du pouvoir, et mariée à ce qui se fait de pire en politique française, un haut fonctionnaire sarkozyste devenu dirigeant de banque. AOC, ou Alexandria Ocaso-Cortez version trash et française était passée relativement inaperçue jusque-là. On aurait pu retenir déjà son ton affligé lorsqu’elle expliquait aux étudiant.e.s bénéficiaires d’un logement CROUS qu'ils et elles devaient être fier·e·s de se faire expulser de leur logement pendant les JO sans compensation. Néanmoins elle a surtout inauguré ce nouveau gouvernement par le même ton affligé digne d’un mauvais téléfilm pour dérouler le mensonge qui lui sert de parapluie pour justifier son soutien à une école intégriste catholique. C’est l’histoire de son fils Vincent, qu’elle aime tellement qu’elle l’a placé dans un établissement privé qui explique que l’homosexualité est un péché et reccommande des thérapies de conversion. Non seulement cette prise de parole est un crachat à l’enseignement public mais c’est en plus un plein soutien à une idéologie conservatrice et bourgeoise, financée par l’Etat.

L’égalité aux transphobes, le gouvernement aux fachos

Bergé était déjà ministre, Darmanin, Béchu, Lecornu aussi. Mais ce qui est préoccupant ce sont les choix de confier l'égalité hommes-femmes, la famille, la santé et l’éducation à des homophobes et transphobes notoires. Dans un contexte de pénuries de traitements hormonaux, d’appauvrissement des classes populaires, nous ne pouvons qu'être inquiet·e·s devant ce gouvernement réac. Après le Mariage pour tous en 2013, la transphobie est la nouvelle panique morale de l'extrême droite et des conservateurs de tout bord. On ne compte plus les interventions politiques et médiatiques qui tapent sur les trans de la pire des manières, sans manquer de rappeler le traitement réservé aux gays et lesbiennes il n’y a pas si longtemps. La panique morale anti-trans a des tribunes dans Marianne, des dessins dans Charlie Hebdo, a crée l'Observatoire de la Petite Sirène et écrit des bouquins. Cette nouvelle Manif pour tous est devenue la Transition pour personne. Ces militant·e·s veulent protéger les enfants contre l'épidémie trans, même si ça passe par la violence des thérapies de conversion. Aurore Bergé s’inscrit pleinement dans ce mouvement, quand elle a effacé les hommes trans de la constitutionnalisation de l’IVG.  Les trans n’ont pas de droits reproductifs avec la nouvelle PMA, le gouvernement est homophobe et Macron nous parle d’un réarmement démographique. Confier ces ministères à ces bourgeois·e·s c’est nourrir l’axe conservateur qui va de la Russie aux Etats-Unis en passant par la Hongrie, l'Italie et autres. C’est appliquer les projets de Zemmour, de Le Pen, de Meloni, de Trump, de Bolsonaro, d'Orban. Le barrage des macronistes contre l’extrême-droite ferait bien de se protéger. À Stanislas, on est contre les capotes, pourtant il est devient de plus en plus urgent de se protéger de l’épidémie fasciste.

Perspectives de lutte

Le ton est donné. La nomination d’Attal,de son gouvernement puis de la grande interview de Macron façon ORTF (ou auto-fellation publique on ne sait pas trop) dessine le cap des prochaines années. Rien de nouveau sous le soleil, si ce n’est le danger de l’ombre.,  À celles et ceux qui espéraient encore une amélioration de ses conditions de vies,  cela n’arrivera pas. Le Macronisme est un extrémisme qui repousse toujours ses propres limites. Au programme l’ordre, le marché et la famille : Travail, Famille, Patrie. Le président et son abject premier ministre  inaugurent une nouvelle séquence politique sur les bases désastreuses des lois immigrations,de réforme des retraites et de l’assurance chômage.

Ces dernières années, les mobilisations sociales se succèdent et la colère explose. Nous avons été surpris·e·s d’être des millions dans la rue pour une retraite à 60 ans, nous n’attendions pas que les banlieues s’embrasent avec une confrontation battant les records de 2005, nous ne pensions pas que la Palestine rassemble toujours autant. Nous ne sommes pas le camp qui prône la défaite. La nécessité d’une victoire politique est d’autant plus urgente, à la condition d’orienter notre boussole politique vers l’unité et une rupture révolutionnaire. Les réacs ont réussi à assimiler Attal, soyons des inverti·e·s !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.