Il y a un an, le Président de la République annonçait la dissolution de l'Assemblée nationale.
Il y a un an, forces de gauche, syndicats, associations, militants faisaient le choix du rassemblement, sous la pression des organisations de jeunesse et de la société civile mobilisée, pour former le Nouveau Front Populaire et faire face à un Front national aux portes du pouvoir. Nous appelons à ne pas délaisser cet espoir qui a permis à la gauche d’arriver en tête le soir du 7 juillet 2024.
Nous gardons en mémoire cette longue nuit du 9 juin 2024 et les nuits qui suivirent. Nous avions peur. Peur de l’extrême droite à la tête du pays, peur du recul de nos droits et de nos libertés, peur d’un racisme qui serait toléré et même encouragé. Peur que l’Etat de droit ne soit plus qu’un lointain souvenir, rappelant les heures les plus sombres de notre histoire.
Face à cet effroi, et à la possibilité du désespoir, une large mobilisation avait rassemblé des milliers et des milliers de citoyens à travers la France. Et le Nouveau Front Populaire était né.
Si nombreux sont ceux qui voudraient aujourd’hui limiter le Nouveau Front Populaire à un accord de circonstance ou à une caricaturale soumission d’un tel àun autre, il a été, en réalité, un espoir. La peur a cédé la place à l’espérance. Le Nouveau Front Populaire a permis plus
que ce dont il avait été chargé à sa conception. Dépassant la fonction de rempart, il a constitué une alternative, un projet de gouvernance et de projet pour la France. Un projet qui a réuni et rassemblé la gauche et au-delà, une partie des Françaises et des Français.
Le Nouveau Front Populaire répondait à un appel, celui de la jeunesse. Cette jeunesse qui n’avait pas, et qui n’a toujours pas, le temps d’attendre de voir la vie changer. Ce rassemblement a été le résultat d’une prise en compte historique du défi devant nous. Il est né des électeurs et des sympathisants de gauche, que le morcellement des forces a toujours désolés. Il prenait exemple, enfin, sur les forces syndicales et associatives, qui dès le premier jour se sont rassemblées.
Le Nouveau Front Populaire n'était pas parfait mais il a permis d’éviter le pire.
Aujourd'hui, à moins d’un an des élections municipales et à deux ans de l’élection présidentielle, nous appelons les partis et les forces de gauche à ne pas oublier cet espoir créé.
Nous, jeunes militants de gauche, avons voté pour la première fois en 2017 pour certains, en 2022 pour d’autres. Comme tant de jeunes de notre
génération, nous n'avons jamais eu d'autre choix que de faire barrage. Nous ne nous résignerons pas à cela toute notre vie.
Notre expérience de citoyen s’est résumé jusqu’ici à voter contre l’extrême-droite au second tour, et peu importe si le candidat qui aura alors notre voix est de droite, s’il détruit le code du travail ou nos services publics. Nous avons découvert la politique après les errements de la gauche sous François Hollande.
Nous n’avons jamais connu ces lendemains qui chantent, ensoleillés, où la vie va réellement changer pour les Françaises et les Français. Mais nous n’abandonnerons rien et nous continuerons à nous battre pour faire advenir la victoire du peuple, de celles et ceux qui n’ont que leur travail pour vivre. Pour faire advenir la République démocratique, sociale et écologique.
Cette victoire, elle ne pourra se faire sans une gauche unie, porteuse d’un projet de rupture avec le néolibéralisme. Une gauche rassemblée, qui porte haut et fort ses idéaux et qui répond à l’attente de millions de Françaises et de Français croyant en la justice sociale, qui n’ont que faire des querelles entre partis. Une gauche rassemblée qui fait de ses différences une force, qui n’a pas peur du débat, de la confrontation des idées ou des processus démocratiques.
Nous, organisations de jeunesse du Nouveau Front Populaire, appelons l’ensemble des partis politiques de gauche et écologistes à préserver et faire vivre notre union. Car seule l’unité de notre camp politique, réuni autour d’un projet de rupture et d’une candidature commune, nous permettra de déjouer les sombres pronostics et de gagner pour changer réellement nos vies.
Ce projet devra être co-construit avec les forces militantes, syndicales, associatives et citoyennes qui ont contribué à la réussite du Nouveau Front Populaire, à partir des réalités de terrain et des luttes quotidiennes. Le rassemblement est une exigence. Il se fera dans la clarté et la démocratie.
Les jeunesses seront là pour y participer.
Signataires
Rémi Boussemart, Président des Jeunes socialistes
Annah Bikouloulou, Co-secrétaire nationale des Jeunes écologistes
Emma Chevalier, Co-secrétaire nationale des Jeunes écologistes
Thaïs Danel, Co-coordinatrice nationale des Jeunes Génération.s
Auriane Dupuy, Co-coordinatrice nationale des Jeunes Génération.s
Clémence Morel, Co-secrétaire nationale des Jeunes de l’Après
Pierre Ledoux, Co-secrétaire national des Jeunes de l’Après
Maylis Quivy, Secrétaire générale des Jeunes socialistes
Les Jeunes de Picardie Debout
Les Jeunes PEPS