Monsieur le Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires,
Le Président de la République avait dit « la politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas ».
L’Etat français, vous et vos co-décideurs participent pourtant activement à détruire nos ressources en eau et l’avenir des générations actuelles et futures.
Les scientifiques et notamment le GIEC alertent depuis des années : la sûreté de l’eau est devenue un enjeu majeur pour notre siècle.
En Alsace, nous bénéficions de la plus grande source d’eau douce d’Europe occidentale : la nappe phréatique rhénane. Celle-ci est menacée par le projet Stocamine. C’est donc l’eau potable de 7 millions d’européen·ne·s français·e·s, suisse·s et allemand·e·s ainsi que du reste du vivant du fossé rhénan qui est concernée.
Nous ne reviendrons pas sur tout l’historique du projet Stocamine mais depuis 1997, l’État français a autorisé à Wittelsheim la société des Mines De Potasses d’Alsace (MPDA) à stocker plus de 42000 tonnes de déchets toxiques (arsenic, amiante, cyanure, produits phytosanitaires...).
Ceux-ci pollueront à terme de façon inéluctable la nappe phréatique. Voilà maintenant des années que les citoyen·ne·s, scientifiques et experts font cohésion et se mobilisent contre ce projet qui menace nos ressources en eau. La dernière consultation citoyenne (du 4 avril au 10 mai 2023) montre que l’immense majorité (98%) des 1571 contributions expriment un avis défavorable à l’enfouissement définitif de ces déchets.
En 2018, le Ministre de la transition Ecologique et Solidaire a demandé au Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) une expertise afin d’estimer le délai et la faisabilité du déstockage dans des conditions acceptables de sécurité. Les conclusions : « une probabilité raisonnable de succès des opérations de stockage est possible jusqu’au milieu des années 2020 environ ».
Ainsi, comme bon nombre de nos concitoyen·ne·s européen·ne·s, nous sommes profondément sidéré·e·s et indigné·e·s devant cette avis irresponsable des commissaires enquêteurs et de vos co-décideurs qui se sont une nouvelle fois prononcés en faveur du stockage définitif le 4 juillet 2023. Nous demandons en urgence le déstockage massif si ce n’est intégral des mines et le stockage de ces déchets en surface afin de pouvoir contrôler et prévenir toute pollution.
Rappelons que, selon l’article 5 de la Charte de l’environnement (Loi constitutionnelle n° 2005-205 du 1er mars 2005), « Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d'attributions, à la mise en oeuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. »
Monsieur le Ministre, nous attendons toute l’attention et la mobilisation de vos équipes et vous-même sur ce dossier.
Aujourd’hui, il est urgent d’agir !
Citoyen·ne·s européen·ne·s nous vous demandons : qu’allez-vous faire concrètement pour préserver nos ressources en eau et le vivant ? Quand allez- vous initier le déstockage ?
Il est temps de prendre vos responsabilités et les décisions qui s’imposent pour protéger l’avenir des générations actuelles et futures vers une politique écologique effective, vers une gestion de l’eau éthique et responsable. Le choix est dans votre camp.
Les attentes de nos concitoyen·ne·s sont grandes et notre mobilisation ne faiblira pas tant que nous n’aurons pas obtenu la réversibilité et le déstockage massif de ces déchets comme il était promis en 1997.
Notre mobilisation ne cessera de croître pour défendre le vivant.
Nous restons à votre entière disposition sur ce sujet aussi complexe que vital, Veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, nos salutations respectueuses.
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Les travaux de bétonnage des puits miniers en vue du stockage définitif et irréversible des déchets pourraient débuter courant septembre dès que l’arrêt préfectoral autorisant les travaux sera pris.
La mobilisation citoyenne continue avec :
- une cagnotte en ligne ouverte par Alsace Nature pour financer une nouvelle contre expertise ; celle-ci a déjà permis de recueillir plus de 35 000 euros de fonds ;
- une réunion publique le 21 septembre à partir de 19h à la Maison des Projets de Koenighshoffen (91 route des Romains 67200 Strasbourg) ; réunion co-organisée par la NUPES-LFI-EELV avec les député•es Sandra REGOL et Emmanuel FERNANDES ;
- un banquet paysan festif le 23 septembre à partir de 12h, place de la mairie à Wittelsheim ; banquet co-organisé par les Ami·e·s de la conf, le chaudron des Alternatives Sélestat, le collectif Destocamine, la confédération paysanne Vosges & Alsace, Extinction Rebellion Strasbourg, les soulèvements de la terre Alsace, le Collectif Alsace des luttes paysannes et citoyennes et bien d’autres »
Signataires :
Alternatiba Strasbourg
Association Artopie Meisenthal
Association Eau en Danger
Association Gaïa Richwiller
Association Les Sheds Association
Les Ami·e·s des Sheds
Association Nature et Vie
Association NatuRhena
Attac Strasbourg Attac 68
Collectif CEDRA - Contre l’Enfouissement des Déchets RadioActifs
Collectif Citoyen de Guebwiller
Collectif Justice et Libertés
Collectif On crèvera pas au boulot
Collectif Val d’Argent
Confédération paysanne Grand Est - Ardennes, Meurthe et Moselle, Meuse, Moselle
Confédération paysanne Grand Est - Vosges & Alsace
Dernière Rénovation Strasbourg
Endegelände Freiburg
Endfossil occupy Frankfurt
Extinction Rebellion Strasbourg
Extinction Rebellion France
Extinction Rebellion Frankfurt
Extinction Rebellion Freiburg
Extinction Rebellion Rotterdam
Fridays For Future Strasbourg
Fridays For Future Freiburg
Greenpeace - Groupe local de Strasbourg
Klimastreik Basel
Le Chaudron des Alternatives Sélestat
Les Amis de la Conf’ Alsace
Les Soulèvements de la Terre Alsace
Letzte Generation Freiburg
Médecins du Monde Alsace
Oxfam Strasbourg
RAR Alsace Vosges Schilick Ecologie
Le Collectif Alsace des luttes paysannes et citoyennes