La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié ses recommandations concernant les transitions le 18 juillet dernier. Celles-ci reconnaissent l'expertise et les pratiques d'autodétermination et de dépsychiatrisation qui étaient jusque-là pratiquées par les associations. Il faut maintenant que ces recommandations soient mises en pratique ! Mais, sous la pression des groupes antitrans, la HAS reporte à une date ultérieure les recommandations pour les mineurs. C'est particulièrement inquiétant alors que la loi d'interdiction des transitions de mineurs votée par le Sénat attend d'être étudiée à l'Assemblée nationale.
Pendant ce temps, transitionner rime avec difficultés d'accès au travail, au logement et aux soins. Pendant ce temps, les mineurs intersexes subissent mutilations et traitements contre leur gré et souvent n'ont pas accès à leur dossier médical. Toutes ces discriminations conduisent nos adelphes à la misère, à l’isolement, à la rue, aux suicides. La mise en danger des travailleuses du sexe continue d'allonger la liste des transféminicides : dix jours après notre dernière marche, Frida décédait d'une attaque subie au bois de Boulogne.
La situation actuelle n'est guère réjouissante. Le budget Bayrou supprime des milliards dans la Santé, mais double le budget militaire : casse sociale, casse de l'hôpital public, attaques contre l'ALD, contre l’Aide Médicale d’État (AME) alors qu'elles représentent un véritable besoin pour les trans et intersexes, travailleur·ses du sexe et immigré·es. En parallèle, la complexification de l'accès à l'Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) et la loi sur la fin de vie nous montrent bien ce que cette société capitaliste réserve aux handicapés et à ceux qui ne rentrent pas dans son carcan.
Cette offensive réactionnaire ne se limite pas à la France. Après des décennies de pinkwashing et d'institutionnalisation des questions LGBTI, des gouvernements et des entreprises partout dans le monde tentent d'interdire les transitions des mineurs, pour ensuite interdire les transitions tout court. Et ce n'est pas que la droite : au Royaume-Uni, le gouvernement de gauche a maintenu l'interdiction des transitions des mineurs et a soutenu la Cour suprême qui a déclaré que les femmes trans ne sont pas des femmes.
Signataires :
Organisations l'origine de l'appel :
Collectif Trans'Gressif (Metz)
Fransgenre
Organisation de Solidarité Trans (OST)
Ouest Trans (Rennes)
Transat (Marseille/Avignon)
Du pain et des roses
Les Inverti-es
NPA L'Anticapitaliste
Solidaires Etudiant-e-s syndicats de luttes
Syndicat des Travailleureuses du Jeu Vidéo
Premiers signataires :
AG Féministe Gironde
ARCAT
Arc essentiel
Association TRANSpire
La Brèche/On ne veut plus
Briser la loi du silence
Collectif Enfantiste
Collectif LGBTQEure
Coordination Etudiante
Ensemble ! mouvement pour une Alternative de Gauche Écologiste et Solidaire
Fédération syndicale étudiante (FSE)
Féministes révolutionnaires Paris
Inter-LGBT
Genres Pluriels (Belgique)
Génération Panasiatique
Label Gouine*
Mawjoudin
Mouvement transféministe (Québec)
#NousToutes
NPA Jeunesses Anticapitalistes
Observatoire Féministe des Violences Médicales
Planning familial
Le Poing Levé
Révolution permanente
Pari-T, association d'auto support pour les personnes Transgenres
Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG)
Toutes des femmes
Zéro Millions
Act Up Sud Ouest
Arcu Corsica
Autodéfense féministe Paris
Centre LGBTQIA+ Paris IDF
J'en suis j'y reste, centre LGBTQIAF de Lille
Collectif Trans du Centre LGBTQI+ de Vendée
Quazar Centre LGBTI+ d'Angers et du Maine et Loire
Collectif féministe La Grenade (Metz)
Collectif Féroce (Bordeaux)
Collectif Insurrection Trans
Collectif InTransigeance (Besançon)
Collectif LGBTQIA+86 (Poitiers)
Corps Dissidents
Espace QG
Bibliothèque Queer&Genres (Bordeaux)
Fierce Faces
Fiertés Pas de Calais
Nos Enfants Trans (Lyon)
Oestrosoupe (Toulouse)
Queer Amann St Nazaire
Team Sama (Mont-de-Marsan)
Téméraires et fières (Cambrai)
Trans’Action (Nice)
Trans-Comté (Besançon)

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