Mercredi 24 Mai, le bonjour madame, bar queer et féministe, a fait face à un dispositif policier sans précédent qui a entrainé deux semaines de fermeture, un peu moins de deux mois après l’arrestation violente et injustifiée de deux personnes qui se trouvaient dans le bar après avoir participé à une manifestation.

Il est évident que ce dispositif n’a pas d’autre but que d’intimider et de faire pression sur un établissement militant. Ces derniers temps, dans le contexte d’une mobilisation importante des personnes LGBTQI+ au sein du mouvement social, nous avons été témoins d’une intensification des violences étatiques, d’une remise en cause de la liberté de manifester et d’expression via des arrestations massives. On ne peut nier l’attention particulière qui a été apportée à la répression et l’intimidation des personnes queer durant ce mouvement.

Cette répression étatique s’articule à la montée des actes de violence envers la communauté LGBTQI+ comme l’augmentation des actes lgbtiphobes et les récentes attaques terroristes des centres LGBTQI+ à Saint-Denis à La Réunion, à Nantes, à Tours et à Perpignan, pendant qu’à Paris, les fascistes manifestent avec la plus grande complaisance des autorités.

Cette situation n’est pas sans rappeler les récits de nos aîné.es : lorsque l’homosexualité était encore légalement répréhensible et qu’iels subissaient régulièrement des descentes de police dans les bars et les lieux identifiés comme LGBTQI+. Des descentes qui débouchaient quasiment systématiquement sur des agressions physiques et sexuelles. Une répression orchestrée par l’État par le biais de son bras armé et dont le but n’était que de maintenir l’ordre établi. Une répression qui a vu naître les émeutes de Stonewall et la première d’une longue liste de marches des fiertés où nous clamons chaque année notre résistance et notre volonté d’exister.

Ces rares espaces de sociabilité queer sont centraux pour nos identités : s’ils nous permettent d’être visibles et d’exister, ils rendent possible les échanges, les rassemblements et l’organisation politique pour continuer de mener nos luttes. Ne nous laissons pas endormir ni par les différentes évolutions sociétales de ces dernières années comme la dépénalisation de l’homosexualité, le PACS, l’ouverture du mariage aux homosexuel.les, l’ouverture de la PMA aux lesbiennes, ni par le pinkwashing en pensant que le système actuel peut être un allié dans notre libération. Ces luttes sont inachevées, comme le rappellent les récentes marches de l’ExisTransInter à Paris contre la loi Darmanin et de la Pride des Banlieues pour un droit égal à la parentalité.

Nos identités ne peuvent exister dans un tel système et nous ne gagnerons notre libération qu’au prix de la destruction de ce dernier, le compromis n’est pas permis. Aujourd’hui plus que jamais, nous, peuples des marges faisons front et luttons ensemble contre l’ordre cis hétéro-patriarcal et raciste.

Ici, la cagnotte pour soutenir le bonjour madame : 

https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/soutien-au-bar-bonjour-madame-pendant-la-fermeture

Les signataires :
FièrEs
Mains Paillettes
Barbi(e)turix
Pride des Banlieues
Les Dégommeuses
FLIRT - Front Transfem
Assemblée Féministe Paris-Banlieues
Les Jaseuses, collectif de chercheureuses féministes
Les Inverti·e·s
Les Sapphos
Collages féministes Juif.ves Marseille
P3 Paris
Acceptess-T
Les Dévalideuses
DIIVINES.LGBTQIA+
Féministes Révolutionnaires
Groupe d’Action Féministe de Rouen
Collectif SesameF
Association Fransgenre
OST Organisation de Solidarité Trans
Sous les Shorts
Collectif Archives LGBTQI
Fédération LGBTI+
Les Mots à la Bouche
La Bibliothèqueer
OUTrans
Cineffable
Collectif La Rage
NOSIG - Centre LGBTQI+ de Nantes
Kings Factory Paris
Paris Queer Antifa
Gouinement Lundi
Queer Education
Soeurs de la Perpétuelle Indulgence, Couvent de Paname
Mutuelle TPGB Paris-Banlieues
Coordination Féministe
Queer Parlons
Collectif C.A.R.T.E, Collectif d'Actions et de Recherche sur la Transphobie et l'Extrême droite
Voix déterres
Sorb’Out
Les lesbiennes dépassent les frontières
BAAM Asso
ExisTransInter
Ravages Batucada
Collectif Doulas Radicales
La Grenade Collectif Féministe
bonjour madame
Comité pour une Pride Radicale Metz
Comité national de #NousToutes
Les Ourses à plumes
Collectif WANA Wayaki
Violette & Co
Cabaret La Bouche
Collectif Fiertés en Lutte
David & Jonathan
Coucou les Goudous
Collages Féministes Boulogne et collages Féminicides Paris
Jules Falquet, Professeure de Philosophie, Université Paris 8 St Denis
Eva-Luna Tholance, doula, journaliste
Anne-Fleur Multon, autrice
Anne Laure Pineau, journaliste pigiste
Tal Madesta, journaliste et auteur
Calling Marian, DJ
Océan, réalisateur
Lexie, autrice et militante pour les droits trans
Tahnee, humoriste
Yax Ferri Venti, Drag King
Hanneli Victoire, journaliste et auteur
Agnès Mascarou, autrice
Gorge Bataille aka Elodie Petit
Suzette Robichon, cofondatrice du fonds de dotation Lesbiennes d’Intérêt Général
Lydie Raer, Conseillère Municipale
Noam de Nuit, activiste trans
Mélissa Laveaux, musicienne autrice-compositrice-interprète et productrice
Jul Maroh, artiste activiste
Maëlle Le Corre, journaliste et autrice
Thierry Schaffauser, travailleur du sexe
Patrick Cardon (GayKitschCamp)
Julien Ribeiro, curateur
Véronica Noseda, militante lesbienne feministe
Gab Regen, gouine activiste
FloZif , artiste performances
Agathe Charnet, dramaturge
Eva Vocz, chargée de plaidoyer d'Act-Up
Camille Regache, journaliste et autrice
Lauriane Nicole, fondatrice de Lesbien Raisonnable
Michèle Larrouy,
Mirion Malle, autrice de bande dessinée
Clémence Sauvage
Hanane Ameqrane, marche féministe antiraciste, maman lesbienne de l’immigration et des Lesbienne ordinaire, militante écoféministe
Nina Faure, réalisatrice