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Tribune 15 octobre 2021

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Marseille en vrai - l'analyse et les réponses des Marseillais·e·s face au plan Macron

Après sa venue du 2 septembre, Emmanuel Macron est à nouveau à Marseille. Face à la « posture paternaliste » à l’encontre des élu·e·s locaux et à un plan « qui relève de l’assemblage boiteux et de l’expérimentation libérale », un ensemble de collectifs citoyens, « Marseille en vrai », invite les citoyen·ne·s marseillais·e·s à « participer à construire une réponse d’ampleur et se saisir de ces débats qui structureront notre ville pour les prochaines années. »

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Un  mois et demi  après sa venue et son discours du 2 septembre, Emmanuel Macron est à nouveau à Marseille les 15 et 16 octobre. Adoptant une posture paternaliste et de réprimande à l’encontre des élu·es locaux, il vient mettre en œuvre un plan qui relève de l’assemblage boiteux, de l’expérimentation libérale et, cela n’avait surpris personne, de l’entrée en campagne à grands renforts financiers.

Il ne s’agit pas ici pour autant de bouder certains plaisirs

D’abord, la boîte de pandore métropolitaine a enfin été rouverte. Plutôt que de parler de façon méprisante de “chicayas”, une meilleure connaissance de ce débat incessant aurait pu mettre en lumière la quasi-unanimité contre cette structure poussée de terre en 2016 et fonctionnant de façon anti-démocratique. Parmi tous les collectifs citoyens, connus et reconnus à Marseille, qui écrivent ici, aucun n’a par exemple jamais été reçu par les services de Mme Vassal. E. Macron non plus n’a pas daigné recevoir cette société civile agissante, vantée parfois même par ses propres relais locaux. Si aucune réforme démocratique de l’institution n’est prévue pour l’heure, le constat est désormais partagé et nous comptons bien continuer à réclamer la transparence et la démocratie métropolitaine.

Surtout, après des années de mobilisations citoyennes, l’école est redevenue un enjeu central, relayé par les élus locaux et la projection d’un plan de rénovation porté par la nouvelle municipalité. Alors que le coûteux Partenariat Public Privé de Gaudin avait été empêché par une formidable campagne de pétition et un travail judiciaire acharné, que des livres, articles et l’audit citoyen des parents d’élèves et enseignant·es avait mis en lumière l’état de délabrement des écoles, le sujet de leur rénovation est désormais inévitable. Pourtant, en faisant de celui-ci un sujet d’expérimentation pédagogique libérale et nationale, le Président fait tout pour profiter de la situation et appliquer les rêves de concurrence pédagogique de son Ministre Blanquer.

Faire front citoyen

Malgré cela, ce plan Macron s’avère plus petit qu’il n’y paraît. D’abord, la plupart des mesures annoncées relèvent de l’assemblage de projets, souvent libéraux et sécuritaires, parfois insuffisants et dé-corrélés des besoins, que nous connaissions déjà. Surtout, en l’absence de véritable diagnostic et d’écoute des acteurs de terrain, de grandes absentes pointent leur nez : l’inégalité sanitaire dans la ville, le logement, le chômage et la précarité explosives, la transition écologique. Dans une ville où le tourisme est en train de saturer l’accès au logement et la pollution de l’air, alors que des dizaines de milliers de personnes sont au chômage, mal-logé·e·s et en situation d’ultra-précarité alimentaire, Macron tourne le dos à un grand nombre des vrais problèmes de Marseille.

En posant une longue série de projets dans le débat public local, Macron espère peut-être saturer la discussion et disperser les réactions. Nous avons voulu lui répondre collectivement.

Nous avions déjà exprimé nos voix avant sa venue : nous ne voulons pas d’un chèque qui servira à la mise sous tutelle du débat démocratique local. Alors que les finances publiques et pouvoirs des collectivités locales sont en berne dans un cadre austéritaire national, d’une disparition de la taxe d’habitation, de compensation insuffisantes, de compétences dispersées et d’un sous-développement structurel organisé en partie par l’État, nous refusons l’imposition de politiques publiques pensées sans les citoyen·ne·s et qui relèvent aujourd’hui d’une posture paternaliste.

Réunis depuis plusieurs années au sein de différentes réseaux inter-collectifs et inter-associatifs, après un meeting intersyndical et national de l’éducation nationale tenu mardi dernier, nous avons voulu poser ici quelques éléments d’analyse non-exhaustifs du plan d’Emmanuel Macron annoncé le 2 septembre dernier, à destination du grand public, des citoyen·ne·s marseillais·es et des médias. A partir de son propre discours, nous répondons ici au Président Macron : il faut regarder Marseille en vrai, telle qu’elle est, en repartant des diagnostics de terrain, des besoins et en la (re)construisant avec ses habitant·e·s !

Nous proposons ainsi aux citoyen·ne·s marseillais·es de participer à construire une réponse d’ampleur et se saisir de ces débats qui structureront notre ville pour les prochaines années. Ils et elles peuvent d’ores et déjà co-signer cette interpellation, avant que nous nous retrouvions très prochainement pour débattre de ses suites.

Retrouvez la suite de ce texte ici :

marseille-en-vrai-ok (pdf, 1.2 MB)

Pour signer, c'est ici

Les rédacteurs et rédactrices sont des membres des collectifs citoyens, organisés depuis plusieurs années en réseau et portant des propositions communes. Ils et elles se sont appuyées sur les constats et propositions déjà connus des associations, collectifs citoyens, ONGs, syndicats et expert·es scientifiques.

Signataires : 

Cécile Baron et Julien Houles, Collectif des écoles de Marseille
Sébastien Fournier, syndicaliste enseignant
Collectif « Technopolice »
Kevin Vacher, membre du Collectif du 5 novembre
Emmanuel Patris, membre d’n Centre-Ville Pour Tous
Emmanuelle Gourvitch, syndicaliste du secteur culturel
Chantale Meyen, coordinatrice d’ONG
Charlène Fleury et Florence Joly, membres d’Alternatiba Marseille
Mohamed Bensaada, Syndicat des Quartiers Populaires de Marseille
Nicolas Maisetti, chercheur en science politique