La campagne électorale a débuté. Les citoyens assistent à la comédie politique qui commence, indifférents, désabusés ou indignés. Le spectacle auquel nous assistons est la énième saison d’un show écrit par des scénaristes des années 1990 qui nous servent depuis trente ans la même histoire, jouée par les mêmes acteurs. Nous assistons à ce remake poussiéreux et nous désespérons, convaincus que rien ne change puisque sur la scène politique nationale, tout semble figé.
Alors, faisons un pas de côté. Orientons notre regard vers la société et scrutons ce qui se passe autour de nous.
Dans cette réalité, des milliers d’hommes et de femmes agissent partout dans les territoires, dans les quartiers, dans les villes, dans les campagnes et bâtissent le monde de demain. A bas bruit, sans effet spectaculaire, avec détermination, humilité et doté d’un esprit collaboratif et convivial, ces citoyens ont déjà largement pris le changement en main.
Ils expérimentent au quotidien des solutions nouvelles, établissent des coopérations, innovent et cherchent des réponses aux besoins du monde tel qu’il est.
Dans cette réalité, des acteurs politiques innovent également. La démocratie locale est forte de nouvelles initiatives qui fleurissent. De Saillans à Kingherseim, des initiatives de gestion locale participative et collaborative commencent à voir le jour. Il existe bel et bien des élus qui partagent le pouvoir avec les habitants… et des citoyens prêts à s’en emparer pour travailler collectivement.
En effet, les habitants de notre pays ont soif d’action, de changement et également d’engagement politique, de réflexion conjointe, associée, sur le bien commun.
Beaucoup d’entre eux veulent se réapproprier la politique de manière partagée, délibérative, horizontale.
Le changement profond de notre société qui est à l’œuvre va fracturer nos repères traditionnels. La politique du XXIème ne peut plus se résumer à la quête de l’homme providentiel. Les moyens de communication dont nous disposons aujourd’hui permettent pour la première fois de fonctionner de manière distribuée, pour que chaque citoyen soit force de proposition.
La société française ne se réformera pas sans adapter ses institutions. Réformer l’existant à la marge ne suffit pas. Dans un pays en plein bouleversement, nos institutions datent de Charles De Gaulle. Ne sont-elles pas devenues obsolètes ?
A nous de proposer de nouvelles pistes. Y compris pour l’élection présidentielle.
Election après élection, nous votons –ou pas–, nous critiquons, nous nous indignons. Il est temps de nous emparer de la chose publique, et de faire de la politique un bien commun. Il est temps de creuser le sillon de l’optimisme et de la volonté.
Comment faire? Certes, la politique est une chose sérieuse. Mais la politique ne doit pas être délibérément complexifiée pour en exclure les citoyens sous prétexte d’incompétence. Il est possible urgent de rendre accessible et intelligible à chacun d’entre nous les questions confisquées par les experts et leur jargon technocratique. Ces sujets sont les nôtres car les prises de décision ont chaque fois un impact direct sur nos vies. Les questions politiques qui se posent à la société française doivent trouver des réponses que nous allons bâtir collectivement. Nous nous proposons d’y contribuer et de redonner à la politique ses lettres de noblesse en la remettant à la portée de tous.
C’est une condition qui permettra l’éclosion de nouvelles formes d’engagement politique au niveau national dans lesquelles les citoyens peuvent se retrouver et qu’ils peuvent s’approprier, afin de définir ensemble le monde que nous sommes en train de créer.
Parce que nous sommes tous responsables des solutions. Pour paraphraser JFK nous devons tous nous demander non pas ce que la démocratie peut faire pour nous, mais ce que nous pouvons pour elle.
Nous avons imaginé deux moyens : Julien Letailleur, candidat virtuel à la présidentielle, porte voix optimiste des citoyens ; ou encore la candidature à l’élection présidentielle de Charlotte Marchandise issue de LaPrimaire.org, plate-forme permettant à tous et chacun de se présenter à l’élection présidentielle.
Ce sont de nouveaux outils mis au service des citoyens pour les aider à s’engager et à contribuer à la révolution pacifique, démocratique et conviviale que nous appelons de nos vœux.
Le candidat virtuel et LaPrimaire.org nous ont permis de détourner les règles du jeu politique et institutionnel traditionnel. Mais ce n’est qu’un premier pas. Tout reste à faire, ensemble, pour accroître la dynamique médiatique et citoyenne amorcée ces derniers jours et avancer sur le chemin vers une société démocratique, juste, écologique, apaisée que nous attendons…
L’engagement est le seul moyen qui nous reste, pour nous permettre d’avoir encore prise sur la société que nous voulons créer, ensemble.
Charlotte Marchandise et Antoine Brachet contribuent à l’organisation le 3 mars 2017 de l’évènement Eloqu’En France autour des valeurs partagées dans ce texte.