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Tribune 19 octobre 2016

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Lettre ouverte à Robert Ménard

Lettre ouverte collective à Robert Ménard, maire apparenté FN de Béziers, qui a lancé une nouvelle campagne d'affichage provocante à base de photomontages pour dénoncer l'extension imminente d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada) dans sa ville.

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Si vous saviez, Monsieur, comme vous ne nous inspirez pas. Il a été laborieux le processus qui nous a amené(e)s jusqu’à cette page, le temps que la colère se taise un peu pour laisser place au raisonnement. Parce qu’on n’écrit pas avec du simple mépris. Tout comme on ne fabrique pas des mondes par empilement de dégoûts des autres. C’est pourtant ce dont votre ignoble campagne d’affichage anti-migrants placardée dans les rues de Béziers témoigne. Si nous avons d'abord été effaré(e)s devant ce qui ne pouvait être a priori qu’un canular, il nous faut nous rendre à l’évidence, ces affiches existent bel et bien, en 2016.

Et pourtant on a tellement mieux à faire que de s’évertuer à trouver les mots qui… quoi ? répareront un tant soit peu, peut-être, la honte que vous faites à un grand nombre d’habitants de Béziers d’abord, puis à tous ceux qui habitent la France et au-delà, à ceux qui tentent de vivre selon des valeurs opposées aux vôtres. Sûr qu’on préfèrerait consacrer nos énergies à constituer et inventer de nouveaux agencements humains plutôt qu’à destituer les vôtres, sauf qu’on ne peut rester indifférent(e)s devant tant de médiocrité. Sûr qu’on voudrait passer notre chemin et se persuader qu’il ne s’agit là que du délire d’une personne isolée, quitte à infliger une simple fessée comme on le ferait à un gamin devenu skinhead par mégarde et imbroglio existentiel, en se disant que ça va passer. Sauf que vous n’êtes pas si jeune et que vous êtes aujourd’hui Maire de la Ville de Béziers, en charge d’un sacré pouvoir, ne serait-ce que celui de décider des orientations de la vie sociale de ses habitants, de leur « cadre de vie » comme on dit.

Alors on ne peut accepter que vous les polluiez de votre propagande nauséabonde et laisser impuni le déversement de votre méchante bêtise. À l’extrême visibilité que vous vous autorisez, nous répondons –et nous sommes nombreux(ses) au vu des signataires de la pétition contre votre campagne et de la mobilisation de manifestants devant votre mairie– que nous promettons de continuer la lutte contre des actes de cette espèce, dans nos mots, dans nos actions, dans le soin que nous portons aux autres, dans les lieux de rassemblement et de poétisation du monde que l’on bâtit et que nous continuerons à faire battre contre les étendards que vous n’avez de cesse d’exhiber, de la peur, de la crise et de la sécurité. 

Vous, le créateur de Reporters Sans frontières, vous êtes bien placé pour jauger du poids d’une image et de sa zone de déflagration potentielle. Il serait comique, si cela n’avait été réel, d’imaginer la scène de l’échafaudage du plan de communication de cette campagne d’affichage. Quelle a donc été la règle de composition qui a irrigué la proposition graphique ? Information minimale + cadrage grossier + instrumentalisation ? Elle est belle la machinerie publicitaire mise au service du pire. Allons y voir de plus près…

En toile de fond donc, une église photographiée en contre-plongée (ça vous arrangerait bien, n’est-ce pas, d’en faire le prétendu symbole contre l’invasion des « infidèles » ? pas de bol, le pape François a appelé à adopter un comportement inverse à celui que vous prônez). En premier plan, des hommes à la peau brune ou noire, barbus et cagoulés (comprendre : des potentiels terroristes ?). Ils sont présentés de dos, ou de trois quart, si bien qu’on ne peut distinguer leur visage (qui risquerait de nous contraindre à leur concéder une identité et une histoire particulière quand il est plus commode d’envisager une masse anonyme ?).

En bandeau, des gros titres jaunes criards sur noir et puis pas trop de mots hein (c’est ça la pub : optimiser ses chances d’incruster le message dans la tête du passant, qu’il soit à pied, en voiture, en bus ou en vélo). Vous choisissez la plus grosse typographie pour le mot « migrants » (il faut bien hiérarchiser les problèmes) suivie d’une plus petite « dans notre centre-ville » (« nan mais c’est un comble, même pas ils iraient s’entasser à la périphérie, faut que ces goujats investissent le « centre » et nous piquent nos richesses » !). Aussi, le slogan « Ça y est ils arrivent… » (la réplique de Maddie dans Poltergeist), et là on ne peut que saluer la finesse de votre humour et votre capacité à mettre au pas la culture populaire de votre politique populiste. Et puis quand même, on finira par un petit pic de victimisation lancé à l’encontre de « l’Etat », ce grand méchant loup qui n’arrête pas de vous donner des ordres et dont vous semblez vouloir vous désolidariser (quand il s’agit de ne pas entacher votre paradis dédouané des douleurs du monde environnant ?).

Votre publicité fait de vous un clown triste, Monsieur. Mais c’est peut-être déjà vous prêter trop de jeu et de sentiment, tandis que la nocivité de votre acte est réellement venimeuse et nous préoccupe. Oui, nous sommes inquiet(e)s de ce qu’elle pourrait trouver comme écho dans une France (et une Europe) déjà labourée par des stratégies politiques de replis et d’assignations identitaires montées les unes contre les autres. Nous sommes énervé(e)s de constater l’accroissement de partis extrémistes qui font leur beurre sur le dos des migrants. Nous sommes ahuri(e)s par tant d’acharnement à étendre leur idéologie sectaire, à installer leur pouvoir et leur répression.

Qu’il est fatiguant de voir l’histoire se répéter, parsemée encore aujourd’hui de xénophobes, dont la structure mentale ne repose sur rien d’autre que la crainte de l’autre, tous persuadés qu’ils sont que c’est en se recroquevillant dans leurs enveloppes individuelles et étriquées qu’ils vivront mieux. Certes désigner l’ennemi, le bouc émissaire, comme le font vos sucettes publicitaires est la meilleure et la plus vieille des manœuvres pour resserrer les rangs autour de soi, et enfin sentir un peu de chair humaine. Mais cette chair morbide est stérile et elle ne peut être productrice d’aucune joie.

Qu’il est étrange votre parcours à vous, Monsieur. Promu chevalier de la Légion d’honneur en 2008, défenseur de la liberté de la presse (œuvrant à libérer Aubenas d’un côté, à défendre des journalistes et humoristes de haut vol tels que Zemmour et Dieudonné de l’autre), à protester contre la violation des droits de l’homme pendant les Jeux olympiques en Chine, puis à se rapprocher étroitement du FN, à s’afficher contre le mariage homosexuel et pour la peine de mort… Vous incarnez parmi d’autres une possible dérive monstrueuse de notre société. Qu’on se rassure tout de même, le parquet de la ville héraultaise s’est saisi de l’affaire sus-citée et a ouvert une enquête après des plaintes déposées pour provocation à la haine raciale. Est-ce alors pour contrer cela que vous avez annoncé souhaiter avoir recours à un référendum sur l’accueil des migrants ? Mais le référendum ne serait-il pas cette stratégie hypocrite si convoitée depuis quelque temps, tel un épouvantail des manigances politiciennes qui sous couvert de faire bon usage de l’ultime recours démocratique couvre leurs irresponsabilités ?

Comment vous le dire, à vous et à ces autres représentants politiques de la fabrique de la haine de l’autre. Ouvrez-vous, lisez, observez, écoutez, essayez de fouler ne serait-ce qu’un instant, ne serait-ce qu’en pensée ce qu’a pu être l’effroyable parcours des réfugiés. Laissez-vous un tant soit peu percer par, non pas les craintes alentours, mais par des visions humaines qui appellent des manières de repenser la vie en communauté, de faire grandir la France en son sein et au regard du monde. Votre fonction ne vous assigne-t-elle pas à un peu de recul et de largeur d’esprit ? Allez, encore un effort, imaginez un instant que c’est possible, de vivre ensemble, fraternellement, quand bien même nous serions différent(e)s. Dites-vous que notre monde n’est pas si serré et qu’on a tout intérêt à accueillir ce qui est inconnu, pas seulement par pure hospitalité, mais parce qu’il se pourrait que cet inconnu nous transforme de l’intérieur et entrouvre de nouvelles perspectives, qu’il nous fasse sentir devenir autre(s), évoluer, trembler et aimer.

Nous gardons espoir que cette lettre puisse toucher votre cœur et ébranler certaines convictions, parce que sinon, nous tenons à vous dire, Monsieur, que les seuls étrangers avec qui il va nous paraître de plus en plus difficile de composer à l’avenir, c’est vous, et ceux qui adhèrent à votre horrible campagne d’affichage.

Les signataires :

Marie Adjedj, Monique Alluin, Alexandra Ancel, Mathieu Arbez Hermoso, Pierre Ardouvin, Sylvie Ariès, Sarah Arnal, Stephania Assimakopoulou, Sylvie Astii, Albane Aubry, Guillaume Aubry, Fabienne Audéoud, Anouck Avisse, Joan Ayrton,

Laetitia Badaut-Haussmann, Lahouari Mohammed Bakir, Noradine Nora Bakir, Béatrice Balcou, Bettina Bam, Alexandra Barré, Michel Baverey, Doébie Bazurel, Marie Bechetoille, Cécilia Becanovic, Laurie Bellanca, Julie Bena, Estelle Benazet, Alberkader Benchama, Stephan Bender, Elise Bérimont, Karina Bisch, Axelle Blanc, Jean-Marie Blanchet, Virginie Bobin, Marie-Chirstine Boinet, Karine Bonneval, Laurent Bonté, Julia Borderie, Léa Bosshard, Sabine Bouckaert, Simon Boudvin, Mathilde Boulo Dutour, Isabelle Boulord, Mélanie Bouteloup, Thomas Boutoux, Mathieu Bouvier, Rémy Bragard, Anne Bregeaut, Galla Bridier, Sophie Bueno Boutellier, Laure Brisa, Lola Brunet, Emilie Buges, Angélique Buisson, Erik Bullot,

Roberto Cabot, Laura Cadelo, Rozenn Canevet, Aude Cartier, Céline Cartillier, Florian Caschera, Lucie Castel, Julie Marie Cazard,  Marielle Chabal, Camille Chandellier, Jean-Louis Chapuis, Raphaël Charpentié, Maïté Céglia, Marie Chênel, Marie Cherfils, David Cheve, Laura Charleux, Stephanie Ciampossin-Poulard, Maguy Cisterne Venries, Jagna Ciuchta, Paolo Codeluppi, Pili Collado collectif Kompost, Léa Colin, Anne Collod, Lou Cordier, Régis Coromina, Volmir Cordeiro, Gisèle Cosse, Julie Crenn, Sophie Couderc, Anne Couillaud, Alain Coulange, Maeva Cunci, Marylene Curien, Pauline Curnier Jardin,

Mathilde Darley, Laurence Daviloust, Laurie Davoigneau, Eloïse Decazes, Claire De Colombel, Etienne De France, Astrid de La Chapelle, Helena de Laurens, Emo de Medeiros Julien des Montiers, Élise Decons, Michel Dector, Laurent Decès, Jochen Dehn, Alain Della Negra, Hélène Delean, Martial Déflacieux, Mathilde Demant Moury, Charlène Dinhut, Jean-Philippe Derail, Vanessa Desclaux, Alice Didier Champagne, Mati Diop, Carole Douillard, Christophe Duchatelet, Jean-Jacques Dumont, Justine Durand De Sanctis, Marine Dufailly, Virginie Duval de Laguierce,

Célia Ebert, Pierre Escot, Fanny Escoulen,

Lucie Fayard, Véronique Fayard-Demant, Maureen Fazendeiro, Isabelle Ferreira, Paula Ferrao Arruda, Anne Ferrer, Julie Feuvrier, Florence Forterre, André Fortino, Lou Forster, Elodie Fournier,

Anaïs Gaga, Lore Gablier, Raphaël Garnier, Raphaël Gatel, Audrey Gaisan, Olivier Garouste, Hortense Gauthier, Magali Gentet, Pierre Genre, David Georges-François, Vincent Gérard, Jeff Guess, Aline Gheysens, Peggy Giolitti, Véronique Gleichmann, Aurélie Godard, Jean Godard, Dolorès Gonzalez, Yoann Gourmel, Elsa Gregorio, Chloé Grondeau, Giulia Grossman, Emmanuel Guillaud, Maxime Guitton,

Joaquim Ferreira, Francine Flandrin, Sylvie Fleurot, Edwige Fontaine, Françoise Fontaneau, Nicolas Fourgeaud,

Alexandre Guirkinger, 

Aurélie Haberey, Lucie Hazelgrove-Planel, 

Patrick Hébrard, Pierre-Yves Hélou, Frédéric Héritier, Rémy Héritier, Emilie Hermant, Chourouk Hriech, Yuko Higaki, Gaëlle Hippolyte, Guillaume Hincky, Emmanuelle Hiron, Margaux Hoho, Stefania Hounta, Laura Huertas Milan, Anabelle Hulaut,

Sophie Imbert, Aliocha Imhoff, Isabelle Ingold,

Virginie Jacquet, Suzanne Jamet, Charlotte Jankowski, Charlie Jeffery, Agnès Joyeux, Jacques Julien,

Paxi Kabe, Grégoire Kah, Katia Kamelli, Flora Katz, Richard Kenigsman, Laurence Kimmel, Annick Koller, Celine Kopp, Odile Krief,

Cyril Lacaud, Jeremy Laffon, Medhi Georges Lalou, Martine Landry, Thomas Lannes, Sophie Lapalu, Bernard Lapeyre, Marie-Laure Lapeyrère, Marion Lapie, Julie Laporte, Florence Lazar, Pauline le Boulba, Olivier Le Gal, Eléonore Lebidois, Corinne Leborgne, Jessica Leborgne, Emilie Lecluse, Seulgi Lee, Simon Leibovitz Grzeszczak, Myriam Lefkowitz, Véronique Legrand, Joanne Leighton, Aloyse Leledy, Thomas Lélu, Anna Leon, Franck Leonard, Jean-François Leroy, Xavier Le Roy, Léa Lescure, Delphine Le Tennier, Christelle Lheureux, Hans Limon, Cédric Loire, Hugues Loinard, Géraldine Longueville, Jane-Gail Lopez, Charles Lopez, Rafaela Lopez Delavega, Julien Loustau,

Hélène Machin, Silvia Maglioni, Sarah Mallégol, Laurence Malonda, Eric Mangion, Philippe Marbach, Bernard Marcadé, Simon Marini, Georges Martin, Solène Marzin, Cécilia Marzullo, Valérie Massadian, Jean-Charles Massera, Mélanie M. Marbach, Salomé Marine, Madeleine Mathe, Laure Mathieu, Victor Mazière, Myriam Mechita, Béatrice Méline, Marie-Laure Menger, Terence Meunier, Gwenn Merel, Valentine Meyer, Bastien Mignot, Claire Migraine, Eleni Mitsolidou, Valérie Monge, Mathilde Monnier, Margot Montigny, Benoît Moreau, Solenn Morel, Julie Morel, Armand Morin, Vanessa Morisset, Grégoire Motte, Claire Moulène, Nicolas Moulin,

Frédéric Nauczyciel, Julien Nédélec, Juliette Nivet, Agnès Noël, Delphine Noels, Aurélie Noury,

Rodolphe Olcèse, Jacques Ory, David Ortsman,

Cécile Paris, Bruno Peinado, Mai-Thu Perret, Judith Perron, Emilie Perotto, Joel Person, Patrick Perry, Elise Picon, Flavie Pinatel, Muriel Plantard, Christophe Ponceau, Sébastien Pluot, Hélène Metz Pochard, Martine Pochard, Laura Porter, Séverine Préhembaud, Marie Preston, Julien Prévieux, Brigitte Prost,

Etienne Parc, Elisa Pône, Judith Quentel, Stéphanie Quillon,

Océane Ragoucy, Martin Rass, Manon Recordon, Julie Regazzacci Stephanopoli, Tony Regazonni, Santiago Reyes, Anna Reyes Miers, Dania Reymond, Sandra Richard, Carole Rivalin, David Rosane, François Rougier, Sylvain Rousseau, Solenn Rousseau, Elodie Royer, Marianne Rulland, Anne Ruellé Boulord,

Esther Salmona, Vassilis Salpistis, Alexandra Sá, Aliza Samuel, Bettina Samson, Marc Sanchez, David Sanson, Julie Sas, Emilie Schalck, Amandine Scheffer, Katharina Schmidt, Eric Sephany, Marion Siéfert, Pauline Simon, Sing Sing, Barbara Sireix, 

Vivian Sky Rehberg, Marie Reinert, Sebastien Rémy, Nicolas Ruellé, Lucie Roger, Mana Sakho, Magali Sanheira, Christian Sindou, Marie Sochor, Kristina Solomoukha, Fabien Soret, Anne Elodie Sorlin, Ida Soulard, Paul Souviron,

Eva Taulois, Sandra Terdjman, Cédric Tesseire, Graeme Thomson, Julien Tiberi, Darielle Tillon, Laurent Tixador, Carole Thomachot, Cécile Tonizzo, Mathieu Touvet, Morgane Tschiember, Selma Tropak, Alkyoni Tzika,

Céline Vaché Olivieri, Eric Valette, Coralie Van Rietschoten,

Naïa Sore,

France Valliccioni, Emilie Vandenameele,  Nicholas Vargelis, Servane Varnese, Etienne Veillon, Erwan Venn, Aymeric Vergnon, Delphine Verron, Capucine Vever, Flora Vever, Raphaël Vieille, Anne-Lou Vicente, Bernard Vienat, Emma Villard, Alex Villard, Camille Villeneuve, Mathilde Villeneuve, Vincent Voillat, Sébastien Vonier,

Klaus Walbrou, Marine Wallon, Claude Wanecque, Flore Warck, Christian Warnant, Pauline Weber,

Jedrzej Zagorski, Raphaël Zarka, Camille Zéhenne, Eve Zheim, Lorena Zilleruelo, Marion Zillo, Fabien Zocco, Chiara Zorni, Régine Zozor, Skander Zouaoui, Oriane Zugmeyer, Nina Zun, James Zuckerzeit.