La période dangereuse que nous traversons nous oblige à être à la hauteur : les écologistes et la gauche ont la responsabilité d'offrir un projet alternatif porteur d'espoir, de justice sociale et de paix. L'année dernière, c'est dans cet esprit que nous avons créé la NUPES. La gravité de la situation et des défis que nous devons relever ne nous laisse pas le luxe de reporter à plus tard la construction de notre union. Être écologiste, c'est penser le temps long, y compris reconnaître l'importance de préserver ce qui a demandé du temps à être édifié.
Ce qui a été construit pendant un an est bien plus qu'une simple coalition électorale. Affirmer le contraire revient à admettre l’utilisation opportuniste de cette union à des fins électoralistes et à renier les espoirs soulevés, notamment auprès des jeunes, face à une extrême-droite qui monte en puissance. Ce que nous défendons, c’est avant tout un programme avec des centaines de mesures. Depuis un an, nous avons obtenu plusieurs victoires à l'Assemblée nationale et nous avons réussi à nous mobiliser sur de nombreux sujets. Sur le terrain ou dans l'hémicycle, nous nous sommes enrichis de nos différences, nous avons appris à travailler et à militer ensemble.
La situation actuelle diffère considérablement de celle d'il y a quelques décennies. Il nous faut admettre qu’aucune composante de notre union n’est aujourd’hui en mesure de l’emporter seule. Abandonner l’idée d’une union aujourd'hui, c’est ignorer sciemment que l’extrême-droite est aux portes du pouvoir et que la tripartition de la vie politique nous impose d’être une force capable de rivaliser avec elle. C’est aussi ne pas prendre conscience que le péril climatique est d’une gravité telle, qu’il ne nous laisse plus le temps de nous complaire dans la pureté idéologique, ou de se recomposer avec des forces productivistes. C’est enfin faire le jeu de l’abstention et abandonner une génération entière de jeunes qui se sont engagé·es avec l’espoir que cette union allait changer leur vie, et perdre les femmes et les hommes que l’union avait convaincus.
Si nous voulons vraiment faire gagner nos propositions et nos valeurs en 2027, nous ne pouvons pas reculer et hypothéquer notre avenir commun. Pourquoi réussirions-nous à faire mieux en actant que nous ne voulons plus travailler ensemble ? Comment éviter de tomber encore plus dans les invectives et la division, si nous sortons du seul cadre commun de discussion dont nous disposons ? Comment ne pas décevoir nos concitoyen·nes quand nos député·es NUPES ont été élu·es sur une promesse d’unité ?
Certes, notre cadre actuel est imparfait, et nous avons des désaccords, que ce soit sur le fond ou la manière de procéder. Le travail de fond et de structure doit donc se poursuivre, avec plus de démocratisation interne partout sur le territoire, préalable à une coalition crédible, capable de convaincre, de faire front contre les droites extrêmes et d’offrir un avenir serein à toutes et tous.
Face au débat, se braquer ou claquer la porte n’a jamais été la méthode des écologistes. Au lieu de tout quitter, au lieu de soumettre par la force, nous préférons les méthodes constructives : faire un bilan, comprendre les divergences et trouver des solutions dans le respect de l’expression démocratique.
En tant qu'écologistes, nous avons le devoir de faire vivre le seul espoir tangible pour une victoire de nos idées et de nos valeurs en 2027, de rester autour de la table pour faire de l’union un outil commun plus serein et plus efficace. C’est pourquoi, nous militant-es écologistes, nous soutenons l’idée d’organiser l’Assemblée générale des 151 député·es de gauche et écologistes, qui pourrait être suivie d’un temps d’échange et de travail ouvert à toustes les militant·es. Nous ne voulons pas d’une union à la carte, dont le centre de gravité se décalerait au centre. Nous ne pensons pas qu’il existe deux gauches irréconciliables, mais au contraire que la victoire n’est possible que si nous savons tirer parti des forces et des spécificités de chacune de ses composantes. C’est la seule voie vers la victoire, et nous voulons cette victoire, pour les générations futures !
Vous pouvez signer cette tribune en cliquant ici.
Premiers signataires :
Raymonde PONCET MONGE, sénatrice écologiste
Francesca PASQUINI, députée écologiste
Aurélien TACHÉ, député écologiste
Jean-Claude RAUX, député écologiste
Benjamin JOYEUX, conseiller régional AURA
Annie LAHMER, conseillère régionale IDF
David BELLIARD, adjoint à Paris
Jérôme GLEIZES, conseiller de Paris
Frédéric HOQUARD, conseiller de Paris
Abdelkarim RAMDANE, adjoint à la Maire de Strasbourg
Quentin BERNIER GRAVAT, conseiller municipal et territorial de Vincennes
Annah BIKOULOULOU, Secrétaire nationale des Jeunes Écologistes
Emma CHEVALIER, Secrétaire nationale des Jeunes Écologistes
Alain COULOMBEL, membre du Bureau exécutif de EELV - Les Écologistes
Clovis DAGUERRE, ancien Secrétaire national des Jeunes Écologistes
Jean-Marie HUPEL, co-secrétaire Les Écologistes - EELV PARIS 10ème
Liste complète des signataires :
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