C’est devenu un marronnier: cette élection présidentielle 2017 ne ressemble à aucune autre et tout peut arriver! Il est vrai que la chute successive des favoris transforme cette course ritualisée en jeu de massacre suffisamment jouissif pour flatter le voyeur dormant en chaque citoyen – sans compter les commentateurs sportifs, pardon, les « journalistes politiques». Aujourd’hui va pour les jeux, le pain attendra. Néanmoins, si les têtes d'affiche changent à toute allure, le paysage politique français lui ne change pas. La lessive politique offerte aux Français en 2017 est-elle nouvelle ? Nous n’en sommes pas convaincus.
Depuis 2002, s’entassent sur nos étagères des paquets de lessive où seuls les noms changent mais où la qualité demeure médiocre. Certes, parfois la marque reste, au prix d’un ajustement dans la formule, et on voit apparaître un peu plus de nature et d’environnement sur la gauche de la gondole. Mais au bout du compte, c’est une offre toujours terne qui ne dit rien et propose encore moins pour répondre aux défis du siècle. La seule « nouveauté » serait que la tendance actuelle se confirme et que les Français doivent choisir entre le candidat du système à visage humain et son double fasciste. Quoique, n'a-t'on pas déjà vu ça ?
Pourtant, le changement c’est bien maintenant. Mais ce changement ne viendra pas des structures établies. Il ne viendra pas non plus d’un jeune prophète centriste envoyé par l’Inspection générale des finances. Il viendra encore moins du visage mielleux d'une héritière de PME familiale fascisante, même déguisée pour les circonstances en Marianne républicaine. Il ne peut venir que de vous, de nous, citoyens mobilisés. Car l’Etat, la cité, l’Europe : c’est vous, c’est nous. « L’Etat c’est nous! », disent les centaines de milliers de Roumains descendus dans les rues de Bucarest contre leur gouvernement. « La constitution c’est nous! », disent les Polonais mobilisés contre les lois liberticides du gouvernement Kaczynski. « Le peuple c’est nous! », disent les millions de femmes américaines de New York à Los Angeles révoltées contre la débilité machiste trumpienne.
Donc bienvenue en 2017! Nous en sommes convaincus : si les partis sont le passé, la politique a de l’avenir. Nous pensons à toutes celles et ceux qui ont déjà les mains dans le changement et à toutes celles et ceux qui n'aspirent qu'à les y mettre. Le changement citoyen, ça commence tout près de chez nous, dans nos assiettes, dans nos quartiers, dans nos villes, dans nos régions, dans notre Europe et sur la Terre entière. De notre assiette à notre planète, toutes les batailles sont liées ; minuscules ou immenses, nous pouvons les gagner, si nous les menons toutes, chacun à notre échelle, avec tout notre coeur et nos énergies renouvelées.
Mobilisés pour l’environnement, qui est devenu le nouveau visage des inégalités sociales. Pour l’Europe qui est notre dernière chance de réguler la mondialisation libérale. Pour une alimentation saine, débarrassée des poisons industriels, et enfin respectueuse des animaux. Pour une France généreuse, à la hauteur de son histoire de patrie des droits humains et des libertés. Pour une énergie citoyenne et renouvelable, des villes et des vies moins dépendantes de la voiture, même propre, un revenu contributif, un ascenseur social rénové, un cosmopolitisme assumé et toutes ces solutions qui restent encore à inventer ensemble.
Alors, pourquoi une structure malgré tout? Rejoindre « CitoyenS », ce n’est pas rejoindre un parti. C’est rejoindre une structure d’accueil, un espace de création et d’intelligence collective, une plateforme pour imaginer tous ensemble. Parce que les bonnes volontés ont toujours besoin d’un lieu commun pour se rassembler, un lieu du faire-ensemble.
Citoyens les accueille, avec modestie, enthousiasme, et surtout bienveillance.
Pour le collectif CitoyenS, les premiers signataires: Nathalie Laville, Benjamin Joyeux, Rodrigo Arenas, Edouard Gaudot, Laurence Sauvage, Hicham Fassi Fihri, Benjamin Sbriglio