Monsieur le Président de la République française, Emmanuel Macron
La révolte des Iraniens, commencée il y a plus d’une semaine à la suite de la mort de Mahsa (Gina) Amini, une jeune femme kurde d’Iran, est toujours en cours. L’assassinat de cette jeune femme par un traumatisme crânien lors d’une patrouille de la police des mœurs à Téhéran, a été l’étincelle qui a enflammé la colère des Iraniens, en particulier de la jeunesse du pays, de sorte que les forces répressives de la République islamique d'Iran sont incapables de l'éteindre.
L'ampleur du mouvement protestataire de cette jeunesse a surpris l'opinion publique mondiale suscitant l’éloge unanime des élites politiques et culturelles de nombreux pays.
Dans de telles circonstances, ne pensez-vous pas que votre rencontre officielle avec Ebrahim Raïssi en marge de l’Assemblée générale de l'ONU sera mal interprétée par les Iraniens ?
Ce monsieur est le président d’un régime dont les forces de répression tirent en ce moment sur les manifestants dans les rues des villes iraniennes.
Ne pensez-vous pas, Monsieur le Président, qu’au lieu de vous entretenir avec un président ultraconservateur dont l’implication dans l’exécution massive des prisonniers politiques en été 1988 est avérée, vous auriez dû condamner solennellement la répression des jeunes manifestants iraniens qui tombent sous les balles des forces de sécurité dans les rues ?
Nous vous rappelons que le nom de M. Raïssi a été à maintes reprises mentionné pendant le procès de M. Hamid Nouri en Suède. Condamné à perpétuité par la justice suédoise le 14 juillet dernier pour être impliqué dans l’exécution extrajudiciaire des opposants en 1988, il s’est avéré que ce dernier agissait sous l’autorité de M. Raïssi.
Monsieur le Président, nous, les signataires de cette pétition, vous demandons de soutenir le mouvement protestataire du peuple iranien dans cette situation très sensible et nous espérons qu'en utilisant la position qui est la vôtre en Europe et dans le monde, vous ne laisserez pas les Iraniens seuls face aux forces de répression de la République islamique d'Iran.
Signataires :
Siavash ABGHARI, professor, political and civil rights activist
Shahla ABGHARI, professor, political and women’s rights activist
Abtin AEINEH, poet , researcher
Nooshabeh AMIRI, journaliste
Houshang ASADI, journaliste
Daryoush ASHOURI, écrivain et chercheur
Mirza Agha ASGARI MANI, Poète
Mitra BABAK, Dr specialiste consultant psychotherapist
Mehrdad BARAN, professeur de musique, compositeur
Mina BARAN, avocate au barreau de Paris
Mithra BARAN, artiste
Charles (Shahrokh) BEHZADI, économiste, journaliste
Parviz DASTMALCHI, écrivain et chercheur en science politique
Mohammed DJALILI CHIMEH, poète, écrivain
Hossein ESMAILI, professeur de l’université
Nasser ETEMADI, journaliste Radio France Internationale
Hanif HIDARNEJAD, Travailleur social
Ata HOODASHTIAN, associate professor of political science
Didier Jalal IDJADI, sociologue, universitaire
Hamidreza JAVDAN, comédien
Alayar KANGARLU, physicist, columbia university
Kazem KARDAVANI, sociologue, ancien professeur de l’université et chevalier dans l’ordre des palmes académiques
Behzad KECHAVARZI, ancien membre de corps scientifique de l’université de Tehéran
Mostafa KHALAJI, journaliste
Zoé KOOCHAKI POUR, médecin spécialiste en néphrologie et la transplantation rénale
Jahangir LAGHAI, économiste
Hassan MAKAREMI, psychanalyste chercheur
Alireza MANAFZADEH, essayiste, chercheur en histoire
Hassan MANSOOR, Ph.D., Professor of Economics
Mahboubeh MORADI, journaliste
Manouchehr NAMVARAZAD, comédien et metteur en scène de théâtre
Saeed PAIVANDI, professeur université de Lorraine(Nancy)
Nestor RAKHSHANI, artiste peintre
Mahnaz SHIRALI, sociologue/politiste spécialiste de l’IRAN
Mohsen YALFANI, écrivain, dramaturge