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Ayi, de Marine Ottogalli, Aël Théry
Ayi, une femme chinoise de cinquante ans, venue de l’Anhui, une province rurale de l’Est, travaille clandestinement depuis près de vingt ans dans une rue de Shanghai où elle propose des plats traditionnels aux clients de passage. D’emblée, le ton est donné: en ouvrant sur une belle poêlée de nouilles sautées aux légumes, cuisinée en pleine rue, le film semble nous dire : bon appétit ! Mais cette joyeuse introduction, qui rend hommage au caractère volontaire de la marchande ambulante, ne résiste pas au dévoilement progressif d’une réalité bien plus sombre, aux antipodes des images positives véhiculées par la nourriture, symbole de plaisir et de partage. Deux réalisatrices françaises sont aux côtés d’Ayi, dont l’une prépare une thèse sur la transmission des savoir-faire techniques dans une école de cuisine française à Shanghai. L’ambition scientifique du projet audiovisuel s’affiche dans les «cartons» liminaires et de fin, qui servent de repère pour le spectateur et facilitent son entrée dans un univers dont les règles sont opaques.
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Muhammed Ali The Greatest 1964-1974, de William Klein
En 1964, Cassius Clay devient champion du monde de boxe poids lourds. Une date dans l'histoire du sport et un événement marquant pour la défense des droits des Noirs aux États-Unis. Dix ans plus tard, sous le nom de Muhammad Ali, le boxeur défie George Foreman, tenant du titre, à Kinshasa (Zaïre). Les films d’agit-prop de William Klein, réalisés autour de 1968, témoignent de l’activisme des mouvements contestataires, notamment des partisans du Black Power.
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Honeyland, de Ljubomir Stefanov, Tamara Kotevska
Hatidze Muratova est l’une des dernières personnes à récolter le miel de manière traditionnelle dans les montagnes désertiques de la Macédoine du Nord. Sans aucune protection et avec passion, elle communie avec les abeilles. Nommé aux Oscars et lauréat de plusieurs prix au festival américain de Sundance, Honeyland provoque l'adhésion du public en suivant le parcours d’une héroïne attachante, fortement impliquée dans une des grandes causes actuelles : la préservation de la nature.
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Citadel, de John Smith
Filmé en 2020 par John Smith, artiste et cinéaste britannique, depuis la fenêtre de son appartement londonien, "Citadel" associe des fragments des discours du Premier Ministre Boris Johnson à des images du paysage urbain. Depuis la Renaissance, la fenêtre s’intègre dans les compositions picturales, seuil symbolique entre l’intérieur et l’extérieur, le privé et le public, l’individu et le monde. Pendant le confinement, la fenêtre est devenue un espace de transition entre l’individuel et le collectif, l'événement et le quotidien, la liberté et l’enfermement. Il a fallu trouver dans cette période troublée des ressources individuelles pour procéder à un "Voyage autour de ma chambre".
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Sauver une langue, de Liivo Niglas
Un jeune chercheur estonien très savant mais fantasque, qui se donne sans le vouloir des faux airs rimbaldiens, poursuit ses rêves de régénération du patrimoine linguistique amérindien. Pendant que sa jeune femme se morfond à Tallinn, attendant le retour de «l’homme aux semelles de vent», Indrek Park, voyageur impénitent, a trouvé refuge très loin de son petit pays balte, dans les vastes prairies du Dakota du Nord. Là vivent les Mandans, Hidatsas et Arikawas, trois tribus indiennes affiliées constituant la nation MHA, qui partagent les terres de la réserve de Fort Berthold. Indrek est diplômé de l’université de Tartu, en Estonie et chercheur associé du département des langues de l’université de l’Indiana à Bloomington. En dépit de son haut niveau scientifique, il a préféré à l’enseignement les études de terrain et le contact prolongé avec les populations.