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Billet de blog 13 octobre 2013

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Émeutes nationalistes dans le sud de Moscou

Le scénario est presque le même que lors de émeutes dans le centre de Moscou il y a presque trois ans, décembre 2010 : un jeune russe « ethnique » est tué dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 octobre dans le sud de Moscou, d'un coup de couteau alors qu'il « rentrait chez lui avec sa copine ». Cette dernière identifie le meurtrier comme étant « originaire du Caucase ou de l'Asie Centrale », une photo du suspect est diffusée sur Internet. Dimanche 13 octobre dans l'après-midi, réclamant son arrestation et « excédés par l'inaction de la police », quelques centaines de jeunes nationalistes, accompagnés par des habitants du quartier « Biriouliovo », prennent d'assaut d'assaut le centre commercial « Biriouza » et un entrepôt de légumes, « repaires connus d'immigrés clandestins ».

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Le scénario est presque le même que lors de émeutes dans le centre de Moscou il y a presque trois ans, décembre 2010 : un jeune russe « ethnique » est tué dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 octobre dans le sud de Moscou, d'un coup de couteau alors qu'il « rentrait chez lui avec sa copine ». Cette dernière identifie le meurtrier comme étant « originaire du Caucase ou de l'Asie Centrale », une photo du suspect est diffusée sur Internet. Dimanche 13 octobre dans l'après-midi, réclamant son arrestation et « excédés par l'inaction de la police », quelques centaines de jeunes nationalistes, accompagnés par des habitants du quartier « Biriouliovo », prennent d'assaut d'assaut le centre commercial « Biriouza » et un entrepôt de légumes, « repaires connus d'immigrés clandestins ».
Les forces antiémeute arrivent toujours un peu trop tard pour prévenir le pogrom, mais assez vite pour pour éviter les débordements et arrivent à coffrer quelques casseurs : 7 selon les premières infos de lenta.ru, 200 d'après le dernier article de RT. Sur Internet ou à la télé, tout le monde y va de son petit commentaire pas toujours très fin : Vladimir Milov, leader d'un parti libéral-démocrate (le « Choix démocratique de la Russie »), salue « les “tolérastes”, les opposants à la “xénophobie” et les “moscoupourtoussiens”. Voilà où ça nous mène » ; Vladimir Jirinovski explique les violences par la frustration sexuelle des immigrés, due, selon lui, à l'absence de maisons closes, et par « la surabondance d'élections en Russie ».
Sur la carte Yandex, dans les commentaires de la gare ferroviaire de Biriouliovo-Ouest, où se sont réunis les casseurs après les attaques, un utilisateur implore : « Les mecs, laissez au moins les rails et traverses, y'a ma femme qui revient demain. » Pendant ce temps, les autorités moscovites bouclent en silence le centre-ville et la place du Manège, au cas où. Sur twitter, les révolutionnaires de salon voient déjà le grand soir arriver, et ironisent tout de suite : « en 1917, on prenait les postes et les ponts, en 2013, on prend les centres commerciaux et les entrepôts de légumes ». Les nationalistes, de leur côté, établissent une liste des commerces « non-russes » du quartier de Biriouliovo à saccager demain.

Galerie photo sur le livejournal de Rustem Adagamov

Galerie photo sur le site gazeta.ru

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