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Billet de blog 16 déc. 2014

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Zakhar May - «Les condés sont pires que des pédales»

Pour les amateurs de rock russe, Zakhar May (prononcez «maille») était connu avant tout par l'intermédiaire du très populaire Sergueï « Chizh » Tchigrakov : tout d'abord, ce dernier le cite dans son morceau « Boogie-Kharkov » : « J'ai malheureusement raté Zakhar, le gars de Baltimore ». En 1988, quand Tchigrakov rejoint les Raznye Ludi et s'installe à Kharkov, ville dont Zakhar May est originaire, celui-ci est déjà parti vivre aux États-Unis. Là-bas, il ne fait pas une carrière de rock-star mais travaille comme informaticien tout en continuant à faire un peu de musique : il enregistre quelques albums et donne de petits concerts, souvent en appartement, pour des émigrés russophones.

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Pour les amateurs de rock russe, Zakhar May (prononcez «maille») était connu avant tout par l'intermédiaire du très populaire Sergueï « Chizh » Tchigrakov : tout d'abord, ce dernier le cite dans son morceau « Boogie-Kharkov » : « J'ai malheureusement raté Zakhar, le gars de Baltimore ». En 1988, quand Tchigrakov rejoint les Raznye Ludi et s'installe à Kharkov, ville dont Zakhar May est originaire, celui-ci est déjà parti vivre aux États-Unis. Là-bas, il ne fait pas une carrière de rock-star mais travaille comme informaticien tout en continuant à faire un peu de musique : il enregistre quelques albums et donne de petits concerts, souvent en appartement, pour des émigrés russophones. En même temps, en 1998, Chizh reprend son morceau « Russo Matroso ». Au début des années 2000, Zakhar May vient en Russie et fonde le projet « Shiva », s'entourant de Chizh et d'autres musiciens membres de groupe russes aussi renommés que DDT, Raznye Ludi et Alisa.
Ses chansons touchent alors un public un peu plus large, mais qui restera toujours assez confidentiel, dû à la nature de sa musique et de ses textes. On qualifie parfois Zakhar May de « one-man band punk » : il propose la plupart de ses albums en téléchargement gratuit sur son site, et malgré le son acoustique de ses concerts (où il est presque toujours seul, accompagné de sa guitare) et l'absence de « gros son », les structures sont très simples, et les paroles parfois très crues ou provocatrices.
Ainsi, le texte traduit ci-dessous, comme vous l'aurez imaginé à partir du titre, est ouvertement anti-policier, tout en comportant des passages que l'on pourrait qualifier d'homophobes. Ceci vient en partie des limites de la traduction : le terme original, « pidaras », est une déformation de « pédéraste ». Je l'ai traduit par « pédale », mais, par sa polysémie, il serait plus proche d'un terme français comme « enculé » (il est souvent utilisé comme une insulte générique envers un homme, et pas forcément dans un contexte homophobe). Tant qu'on est dans le vocabulaire, notons aussi le terme que j'ai traduit par « lécher » : « flurodrosit' », un néologisme de l'ère Internet qui est probablement une déformation de l'expression française « fleur (feuille) de rose » (çàd un anulingus).

***
Tous les Juifs sont partis
Du pays depuis longtemps
Mais le tyran n'est pas plus gentil
Ou plus sage pour autant.
Tout le monde lèche les condés
Des ministres aux prolos,
Et leur ennemis jurés,
Ce sont les homos
Mais d'après les dernières données,
À cet instant,
Les problèmes avec les condés
Son bien plus importants :
Car qui t'attaque dans l'obscurité ?
Les condés !
Qui dresse partout des barrages routiers ?
Les condés !
Qui t'a pris hier toutes tes thunes ?
Les flicards, crénom de Dieu !
Et une pédale, d'habitude,
Veut juste sucer une queue.
Une amie m'a dit hier :
« On s'croirait de nouveau au temps du Parti ! »
Ils sortaient de la gare,
Et sur eux ils avaient rien d'interdit.
« Et voilà qu'approche
Les Russes appellent ça comment ?
Un “UAZik” ?
Et voilà que mon œil marron
Est inspecté par trois flics »
Chacun explore soi-même sa nature,
Et sa propre liberté, chacun la mesure.
Mais je suis sidéré par ceux qui m'expliquent
Que je ne vis pas comme il faut,
Quand une putain de bite de flic
Dans leur bouche ne les gêne pas trop.
Et d'après les dernières données,
À cet instant,
Les problèmes avec les condés
Son bien plus importants :
Car qui t'attaque dans l'obscurité ?
Les condés !
Qui dresse partout des barrages routiers ?
Les condés !
Qui t'a pris hier toutes tes thunes ?
Les flicards, crénom de Dieu !
Et une pédale, d'habitude,
Veut juste sucer une queue.
Titre original : Захар Май – «Менты хуже пидорасов», (circa 2006)

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