La poésie, c’est quoi ?
ah ! ça ira, ça ira, ça ira
les aristos à la lanterne
ah ! ça ira ça ira ça ira
tous les racistes on les pendra
ah ! ça ira ça ira ça ira
ça fait beaucoup
mais on s’en fout
ah ! ça ira ça ira ça ira
mon pays moi j’y suis née
mais je vais pas m’y enfermer
je vais sortir je suis sortie
ce que je veux, c’est vivre ma vie
personne ne m’en empêchera
ah ! ça ira ça ira ça ira
et ceux qui parlent d’identité
ils ne disent pas la vérité
ils disent le mot identité
et c’est leur haine qu’est débitée
H, A, I, N, E : haine
la haine c’est leur problème
ah ! ça ira, ça ira, ça ira
tous les racistes à la lanterne
ah ! ça ira ça ira ça ira
tous les haineux on les pendra
ça fait beaucoup
mais on s’en fout
ah ! ça ira ça ira ça ira
moi mon identité je le sais
elle est ouverte, pas terminée
à la mort il y a une fin
mais je ne crois pas au destin
liberté égalité l’identité n’est pas figée
d’où je viens, ça peut compter
où je vais, c’est ce qui me fait
je deviens "moi "en y allant
voilà c’est ça l’important
dans qui je suis y a mes parents
avec eux mes grands parents
et tous ceux qui m’ont appris
ceux que j’ai aimés et rencontrés
et aussi ceux que j’ai refusés
mon identité change comme la vie
ceux qui changent pas je m’en méfie
qui ne bougent pas
qui n’apprennent rien
qui classent tout en mal et bien
a priori
a priori
pour eux tout est déjà vu
ils détestent l’inconnu
ce sont des morts, des morts-vivants
tant pis pour eux, j’ai pas le temps
et la haine
c’est leur problème
ah ! ça ira, ça ira, ça ira
tous les racistes à la lanterne
ah ! ça ira ça ira ça ira
tous les haineux on les pendra
ah ! ça ira ça ira ça ira
ça fait beaucoup
mais on s’en fout
leur identité est arrêtée
elle est complètement fermée
ils n’ont toujours pas compris
que l’identité ça se vit
la langue on la parle et on l’apprend
tous les jours en la parlant
moi la culture française je l’adore
Madame je vous aime et vous aimerai encore
Ô rage ô désespoir ô vieillesse ennemie
N’ai- je donc tant vécu que pour cette infamie
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes
Ô saison ô châteaux
Quelle âme est sans défaut
Sous le Pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
et la Religieuse elle m’a fait pleurer
et le père Goriot je l’ai fréquenté
et à l’école on apprend aussi
l’histoire de travail-famille-patrie
et l’esclavage et les colonies
alors c’est sûr, ça forme l’esprit
ah ! ça ira, ça ira, ça ira
tous les racistes à la lanterne
ah ! ça ira ça ira ça ira
tous les haineux on les pendra
ah ! ça ira ça ira ça ira
ça fait beaucoup
mais on s’en fout
ah ! ça ira ça ira ça ira !
le monde est vaste le monde est grand
et la culture est en mouvement
elle n’est pas faite pour les placards
pour les armoires
pour être rangée
pour s’en vanter
la culture n’est pas une marque
qu’on peut acheter garder accumuler
c’est le plaisir de penser
se sentir vivant intelligent
et bien sûr on fait son choix
et on n’aime pas n’importe quoi
où est le problème
le problème c’est la haine
ceux qui disent moi je préfère
ma cousine à ma voisine
ma nièce à ma cousine
et ma fille à ma nièce
et c’est normal
ceux qui veulent rester entre soi
en famille, Cosa Nostra
c’est une logique de maffia
moi je vaux mieux que ça
moi je veux mieux que ça
liberté égalité fraternité
ah ! ça ira, ça ira, ça ira
tous les racistes à la lanterne
ah ! ça ira ça ira ça ira
tous les haineux on les pendra
ça fait beaucoup
mais on s’en fout
ah ! ça ira ça ira ça ira !