Source Sud-Ouest.fr : « Avec force sourires, poignées de mains et déclarations sur leur partenariat, Joe Biden et Macron ont ostensiblement affiché vendredi à Rome leur réconciliation après la brouille provoquée par la crise des sous-marins australiens. « Ce que nous avons fait était maladroit et n’a pas été fait avec beaucoup d’élégance », a déclaré à ce propos le Président américain, l’acte de contrition le plus clair à ce jour de la part des Américains.
Joe Biden a ajouté que la France était à ses yeux « un partenaire d’une extrême valeur », en s’adressant aux journalistes auprès de son homologue français, qui le recevait à la Villa Bonaparte, ambassade de France auprès du Vatican. Il a ajouté le geste à la parole en tendant la main à deux reprises, devant les caméras, à Emmanuel Macron, après déjà des poignées de mains et des sourires à son arrivée sur le perron.
Le Président français s’est lui réjouit devant son homologue des « décisions concrètes » annoncées ou prises depuis le début de la crise, à la mi-septembre, qui « amorcent un processus de confiance ». « Nous avons clarifié ce que nous avions à clarifier », a-t-il encore dit. Dans les attentes françaises, il y a notamment un soutien clair des Américains à propos du projet de véritable défense européenne commune, cher à Paris. »
En clair, la mort dans l’âme, Emmanuel Macron a du s’assoir sur la non-vente des 12 sous-marins, pour l’Australie, il n’a même pas été question d’un dédommagement quelconque ou d’un pourboire pour la France. Cela n’aura couté qu’un geste de contrition et d’un mea culpa pour Joe Biden. Emanuel Macron est reparti avec du vent et peut-être une image pieuse pour sa collection privée. Le prix des trente deniers a beaucoup baissé en bourse.
Ici tout est symbole
Il y a 3 représentations diplomatiques françaises à Rome :
• Rome/Fao : Il s’agit certes d’un poste technique, mais le titulaire du dit poste a rang d'ambassadeur. Les locaux ne se prêtent pas à une réception de très haut niveau.
• Rome/Quirinal : (en jargon du Quai d’Orsay), notre représentation auprès de la République italienne, dont le siège est le fabuleux Palais Farnèse, réputé la plus belle ambassade du monde
• Rome/Saint-Siège : dont le siège est la villa Bonaparte (acquisition du cardinal Fesch, demi-oncle de Buonaparte, vendue par les descendants de Pauline Bonaparte et rachetée en 1950 par le gouvernement français), ce n'est pas trop mal, mais très en dessous quand même du Palais Farnèse.
C’est donc à l’ambassade de France au Vatican qu’Emmanuel Macron a choisi pour subir cette humiliation. Il sera sans doute beaucoup pardonné au pécheur. Le Président de la République française a donc plié le genou au Vatican et courbé l’échine devants l’impérialisme américain. Et est reparti une main devant et une main derrière.
Quelle honte !
Dans une déclaration solennelle intitulée « La guerre qui vient », datée du 19 octobre 2021, la Libre Pensée écrivait : « Nous allons assister à de multiples palinodies de la part du Gouvernement Macron/ Le Drian, le ridicule va le disputer au grotesque, mais rien n’y fera : la Ve République pliera le genou et courbera l’échine devant les Etats-Unis et devra s’aligner à son tour. La seule véritable question sera le montant du pourboire que les USA voudront bien lui faire octroyer par l’Australie pour la perte du marché des 12 sous-marins.
Inévitablement les marchands d’illusions sur l’Union européenne vont déclarer que cette crise est une grande chance pour une « défense commune européenne ». En pleine crise des sous-marins, on apprend la signature d'une lettre d'intention pour un «Military Space Partnership» entre les deux pays. «L'Australie et l'Allemagne veulent approfondir le dialogue sur la sécurité et la situation spatiale». Chacun jouera sa propre partition pour la défense de ses propres intérêts. »
Le moins que l’on puisse dire est que nous avions fait preuve d’optimisme pour le pourboire. La soumission macronienne a été encore plus lamentable que prévu.
Qu’en est-il de tout cela ? Un air de Dalida : « Des mots, encore des mots, toujours des mots »… Cela tombe bien, cela se passait en Italie.
Christian Eyschen
(1) Joe Black est un FILM de Martin Brest (avec Anthony Hopkins et Brad Pitt). Une nuit, le magnat William Parrish ressent une violente douleur tandis qu'une voix surgissant des ténèbres lui annonce sa mort prochaine. À ce moment-là, un jeune inconnu se présente à son domicile pour l'accompagner dans son dernier voyage. Ce messager de l'au-delà impose à Parrish de l’héberger chez lui afin de lui donner l'occasion de partager un temps les expériences, les joies, les émotions et les drames des vivants, qui semblent lui être étrangers. En l'espace de trois jours, Joe Black révèlera toute la famille Parrish à elle-même.