(Source Sud-Radio) : « La Cour d'assises de Paris a acquitté mercredi 14 décembre 2022 un CRS jugé pour avoir lancé une grenade qui a éborgné un syndicaliste lors d'une manifestation en 2016, une décision rendue dans une ambiance houleuse et aux cris de "Police partout, justice nulle part".
Alors que la Présidente de la cour Catherine Sultan tentait de poursuivre la lecture du délibéré, une clameur s'est élevée dans le public, où s'étaient massés les soutiens du syndicaliste Laurent Theron, qui a définitivement perdu l'usage de son œil droit. Partie civile au procès, ce secrétaire hospitalier et militant du syndicat Sud-Santé de 53 ans a immédiatement pris le chemin de la sortie, ses soutiens continuant à scander en direction de la cour et des jurés "Honte sur vous", "Impunité permanente".
Laurent Theron "ne représentait aucun danger", il avait "les mains dans les poches" quand il a reçu au visage un galet d'une grenade à main de désencerclement (GMD), a rappelé son avocate Lucie Simon, dénonçant "une décision de pure émotion". "On n'est pas allé du côté du droit, on est allé du côté de la peur, du sensationnalisme", a-t-elle vilipendé.
L'accusation avait demandé à la cour de reconnaître Alexandre M. coupable de violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une infirmité permanente, considérant que le policier n'était ni "en danger imminent" ni en "état de légitime défense". »
Autre décision (Source Mediapart) : « Accusé d’avoir uriné sur des mineurs, un policier municipal de Saint-Ouen condamné à un an de prison ferme. Cédric G. était jugé jeudi par le Tribunal de Bobigny pour violences et exhibitions sexuelles. Si le Procureur exigeait six mois de prison ferme, les juges sont allés plus loin du fait d’une précédente condamnation. Après les révélations de Mediapart sur les violences de la police municipale de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le seul agent poursuivi, Cédric G., était jugé jeudi 15 décembre devant le tribunal de Bobigny.
Il s’agissait de revenir sur cette soirée du 17 mars 2021, lorsque Cédric G. et ses collègues ont interpellé Thibault, 14 ans, Sammy et Mehdi, 16 ans, leur reprochant de ne pas respecter le couvre-feu. Les policiers étaient accusés de les avoir frappés et d’avoir tenu des propos racistes. Cédric G., lui, avait également sorti son sexe pour, selon les parties civiles, uriner sur Thibault et Sammy.
Désormais policier municipal au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), affecté au standard téléphonique, et toujours en poste, Cédric G. a reconnu avoir frappé Thibault, 14 ans, disant « avoir perdu la raison ». Il a malgré tout persisté à nier avoir uriné sur les deux mineurs, expliquant s’être simplement « pincé le sexe à cause de problèmes à sa prostate ». »
En clair, pour la Justice, il est plus grave d’uriner sur des gens que de les éborgner avec une grenade et leur faire perdre à vie l’usage de leur œil. Si le premier acte est ignoble, le deuxième est un crime impuni.
Il y vraiment quelque chose de pourri dans le Royaume de Macron II.
Christian Eyschen