Le journal le Monde a été fondé « officiellement » à la fin 1944, il prenait la suite du Temps, journal des Maîtres des Forges dont Jean Jaurès disait qu’il « était la bourgeoisie faite journal », c'est-à-dire du patronat français. Son directeur, désigné par le Général de Gaulle, était Hubert Beuve-Méry passé par l’École des cadres d’Uriage, haut lieu du « maréchalisme » et où ont été formés les cadres de la Collaboration avec le Régime nazi. Chacun a les quartiers de noblesse qu’il peut.
Ce journal est celui de la Démocratie-chrétienne à la française. Et comme celle-ci, il en a toutes les tares. D’abord, dans le plus pur produit de l’Inquisition catholique, il se veut être le directeur de conscience du pays. C’est lui qui prétend dicter aux gouvernements et aux hommes politiques, ce qu’il faut faire.
Dans la tradition du confessionnal le plus exigeant, il pousse l’hypocrisie à son comble. Sans doute un peu honteux d’être l’organe officieux de l’Eglise catholique, il se déclare « impartial ». Il a honte de ce qu’il est, il cache ainsi sa vraie nature cléricale. C’est ce fait qui rend Le Monde immoral. Qu’il soit un journal d’opinion, rien de plus normal. Qu’il se drape dans le manteau de Noé pour tenter de faire croire qu’il n’est pas partisan, en démocratie, cela s’appelle une usurpation.
Il détient la vérité. Tout ce qui n’est pas le Monde n’existe pas. En tout cas, c’est ce qu’il voudrait faire croire. Les plumitifs du 7e arrondissement de Paris réinventent l’Index de ce qui est prohibé, tous les jours à l’heure des Vêpres.
Le Monde ne ment pas, il omet
Et pourtant, il n’a rien à voir avec Flaubert. Loin s’en faut. Qu’on en juge. Tout le monde connaît le combat de la Libre Pensée pour la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple de la Première Guerre mondiale. Même les détracteurs les plus acharnés de la Libre Pensée le reconnaissent. Pas Le Monde.
Il réussit le tour de force dans son édition du 11 novembre 2012 de parler du soldat Chapelant, fusillé pour l’exemple en 1914. Le docte journal parle même de « réhabilitation générale » faisant ainsi écho à notre action inlassable. Mais, jamais, il ne citera la Libre Pensée. Le mot est interdit dans les colonnes de ce bulletin paroissial qui n’ose pas dire son nom.
« Libre Pensée, libres penseurs », Le Monde y pense toujours, il n’en parle jamais. La censure veille, à croire que la Libre Pensée est un gros mot, une insulte. Notre histoire se confond avec la République, la démocratie et la laïcité. Les nôtres (Victor Schœlcher, Victor Hugo, Ferdinand Buisson, Jules Ferry, René Goblet, Jean Jaurès, Anatole France, Aristide Briand, Jean Zay, Jean Rostand, etc..) sont dans le Panthéon de la République laïque.
Les références du Monde sont dans les sacristies et les catacombes. La censure que Le Monde organise est un bel hommage et montre à l’évidence où ce journal tire ses origines et ses références. Nous ne sommes pas du même monde que Le Monde.
Ce que vous ne saurez pas en lisant Le Monde
Alors que sa rédaction reçoit régulièrement nos publications et nos communiqués, le Monde ne parle jamais de la Libre Pensée. Il doit y avoir un aumônier général et un Confesseur qui ont dû menacer les journalistes « d’excommunication majeure », si d’aventure ils se risquaient à parler de nous.
Quand la Libre Pensée fait un communiqué commun en 2004 avec la Ligue de l’Enseignement, ce qui fait bouger toutes les lignes établies dans le mouvement laïque, Le Monde se tait.
Quand Marc Blondel - Secrétaire général d’une très importante Confédération syndicale qui a fait descendre dans la rue, à plusieurs reprises, des millions de salariés pour la défense de la Sécurité sociale - devient Président de la Libre Pensée ; Le Monde ne publie pas cette information qui n’est pas anodine.
Quand la Libre Pensée établit que l’enseignement « d’une morale laïque » est une fable et que cela rend plus qu’hypothétique son application, Le Monde omet d’en parler. Et pourtant, la prise de position de la Libre Pensée devient la référence dans tout le mouvement laïque.
Quand la Libre Pensée fait prendre position à 17 Conseils généraux et à 3 Conseils régionaux pour la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple, Le Monde fusille pour l’exemple la vérité de notre combat de justice.
Quand la Libre Pensée organise à Oslo un Congrès mondial où, en présence de 150 délégués venus de 18 pays des différents continents, est constituée l’Association Internationale de la Libre Pensée, Le Monde met sous le boisseau cette réalité. La seule Internationale qui vaille pour lui, c’est celle du Vatican.
Quand la Libre Pensée fait une déclaration contre le rétablissement du Délit de Blasphème par l’Union européenne, déclaration contresignée par plus de 40 associations en Europe, Le Monde blasphème l’information par son silence.
Parfois, un vrai mensonge quand même
Il arrive pourtant au Monde de mentir effrontément, mais ce n’est pas la règle. Le 10 décembre 2004, sous la plume de Nicolas Weill, est publié un article au titre choc : « Il y a 99 ans, les laïcs l’emportaient sur les libres penseurs ». La Fédération nationale de la Libre Pensée est en pleine préparation de la manifestation pour le centième anniversaire de la loi de 1905 (qui verra descendre dans la rue plus de 12 000 laïques dont un nombre impressionnant de libres penseurs sous les drapeaux et banderoles de la Libre Pensée). Il fallait bien une vilénie pour tenter de salir notre initiative.
Dans une réécriture de l’Histoire, marquée par une ignorance crasse, le journaliste dit que Jaurès, Briand et Herriot ont combattu les thèses de la Libre Pensée. Incroyable mais vrai ! Ils étaient tous à la Libre Pensée et tous agissaient dans le cadre des orientations du Congrès mondial tenu à Rome en 1904 qui avait élaboré les principes de la loi sous la conduite de Ferdinand Buisson, qui Présidait la Commission parlementaire dite « des 33 » qui a écrit la loi du 9 décembre 1905.
Il fallait faire cette falsification, le Monde l’a fait.
Ce ne sont là que quelques exemples pris au hasard d’une désinformation généralisée.
Le Monde un journal d'information ?
Non une presse partisane et bien pensante !
Paris, le 12 novembre 2012