Le parcours de Lyes Louffok, que décrit le très beau téléfilm consacré à son enfance, additionne le pire de ce que la protection de l’enfance peut produire.
Pour une fois, les éducateurs n’y sont pas malmenés, même si l’un d’entre eux, sans formation montre une image particulièrement malfaisante de la profession. En fait, ils sont décrits, tentant de faire au mieux, comme ils peuvent, avec les "moyens du bord".
Les familles d’accueil apparaissent dans la plus désastreuse, comme dans la meilleure des représentations.
Le dogme du maintien des liens à tout prix démontre son absurdité, même si l’option prise de préserver les relations avec l’autorité parentale est toujours plus facile à stigmatiser après coup, quand elle a produit un désastre. Il y a bien d'autres circonstances où elle peut s'avérer pertinente.
La description de l’état d’abandon du dispositif de protection de l’enfance y est particulièrement réaliste.
Et pourtant, le sentiment qui domine est quand même celui d'une stagnation récurrente de la situation : les soirées comme celles du 15 novembre 2021 se succèdent, année après année, sans que rien ne bouge vraiment. La pénurie de moyens perdure, les mesures pour y remédier étant sans commune mesure avec les besoins.
A quand un "quoiqu'il en coûte" pour garantir une dignité minimale aux enfants en danger ? Utopie ou combat à mener, il ne faut rien lâcher !
Voilà aujourd’hui le témoignage de Roundo Haag. Lui aussi ancien enfant placé. Lui aussi est devenu éducateur. Lui aussi est l’auteur d’un livre (https://www.lien-social.com/LE-MURMURE-DES-DEMONS). Tout en soutenant et appuyant le combat de Lyes Louffok, il en appelle à la nuance. Son propos est poignant et son hommage aux professionnels appuyé. Un complément utile et nécessaire.
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