Nuit. Roulement des voitures sur l'asphalte mouillée.
L'écran vomit des chiffres écoeurants. Argent, finance, crise. Ça va mal. Tout va mal.
Le malheur arrive par la fenêtre bleue.
J'aurais préféré du bonheur.
Mais je comprends le déséquilibre du monde. Avancer en courant au-dessus du vide pour ne pas tomber.
Jusqu'au vertige.
Jusqu'à l'effondrement.
La course laissait déjà beaucoup de victimes, tombées au champ d'honneur du capitalisme triomphant.
Et maintenant ?
Qui va souffrir?
Je crains de le savoir.
Sur quels corps la machine va-t-elle désormais rouler pour pouvoir repartir?
Je crains de le savoir aussi.
Alors...
Allons-nous replâtrer le spectre grimaçant de la déesse Consommation?
Allons-nous encore nous prosterner devant le dieu Argent?
Ou bien allons-nous enfin reposer notre humanité blessée, panser nos plaies, réfléchir à notre destin?
La planète est malade, le coeur des hommes souffre.
Comment tant de richesses matérielles apportent-elles tant de souffrances morales, et annoncent-elles une si totale destruction?
Une terre dégradée, bientôt plus de voitures, plus d'essence,...
En attendant la fin annoncée: repartir pour un tour, ou réfléchir aux valeurs que nous nous donnons?
Il est tard.
Les nouvelles du monde sont mauvaises.
Mais le monde, c'est nous.