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Billet de blog 12 avril 2014

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Je marche sur Paris

Le néolibéralisme avance masqué. Mais à marche forcée. En effet, celui-ci a pris successivement les masques d'un internationalisme qui empêcherait les guerres futures, d'une construction européenne qui apporterait à tous les peuples de ce continent le niveau de vie et les acquis sociaux des plus riches d'entre eux, alors que les seuls qui ont bénéficié de cette globalisation, ce sont les possédants.

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Le néolibéralisme avance masqué. Mais à marche forcée. En effet, celui-ci a pris successivement les masques d'un internationalisme qui empêcherait les guerres futures, d'une construction européenne qui apporterait à tous les peuples de ce continent le niveau de vie et les acquis sociaux des plus riches d'entre eux, alors que les seuls qui ont bénéficié de cette globalisation, ce sont les possédants. Il s'est dissimulé derrière des organismes internationaux censés apporter santé et démocratie à tous les citoyens du monde, alors que ces organismes marchent la main dans la main avec les multinationales et la finance internationale, et appauvrissent les pauvres pour enrichir les riches. Le néolibéralisme a su développer et mettre en place des normes internationales qui écrasent les individus et les PME et favorisent les très grosses boîtes. Il a su promouvoir, même dans l'éducation nationale, des théories économiques erronées, et grotesques, prétendant que si la finance va bien (si les financiers s'enrichissent) les catégories inférieures de la population vont s'enrichir aussi ( alors que c'est sur leur dos que la finance fait ses bénéfices, à la fois par les bénéfices résultant des « gains de productivité », c'est-à-dire d'une plus efficace exploitation des salariés, par les intérêts des emprunts, personnels ou d’État, par les impôts qui soutiennent les banques quand elles sont en difficulté, etc.).

Le néolibéralisme s'est infiltré dans les rangs de la gauche socialiste, au point que celle-ci, une fois au pouvoir, fait une politique rigoureusement équivalente à celle de la droite radicale qui l'a précédée. Sans complexes.

Mais « on peut mentir à peu de monde longtemps, on peut mentir à tout le monde peu de temps, mais on ne peut pas mentir à tout le monde longtemps ». Donc, le faux-nez socialiste du néolibéralisme triomphant devient ridiculement visible dans sa face de carnaval. Les français, et d'autres peuples d'Europe souffrent dans leur pouvoir d'achat, constatent que leurs droits s'effilochent, et que la redistribution sociale n'est plus qu'une formule. Ils observent la vente croissante des biens publics au privé, vente généralement précédée d'une volontaire impéritie de l’État qui favorise la faillite de son service public (voir les annonces de notre nouveau Premier Ministre qui prévoit des diminutions massives de recettes pour la Sécurité Sociale). Le fait que l'attaque faite aux services publics soit officiellement justifiée par des motifs économiques ne tient pas la route une seconde : par exemple, en ce qui concerne la santé, outre le fait que mal soigner les populations coûte plus cher que de bien les soigner ( parce que, mal soignée, une population devient davantage malade...) pratiquer des coupes drastiques dans les recettes de la santé ne peut que mettre en péril ce secteur qui fonctionne jusque-là à peu prés correctement, et emploie un très grand nombre de personnes.

Les citoyens savent, grâce à Internet, ce qui est en train de se passer en Grèce, laboratoire de la prise de pouvoir néolibérale telle quelle est destinée à se produire en Europe.

Certains pensent encore que l'on ne peut rien faire, qu'il n'y a « pas d'alternative » comme on nous le sérine depuis des lustres. D'autres ont pris conscience que nous avons été victime d'une hallucination collective, d'une propagande qui nous fait nous a fait accepter de nous mettre à genoux devant les géants de la finance et leurs soldats déguisés en hommes politiques. Ceux-là pressentent qu'une réaction est possible, mais qu'elle ne pourra être efficace que si elle est collective.

Un certain nombre d'entre eux ont voulu s'abstenir pour manifester leur désaccord face à la trahison d'une équipe gouvernementale élue pour s'opposer à la Finance et qui lui obéit comme un petit chien. Je n'ai jamais pensé que l'abstention était une façon de se faire entendre. De Gaule aurait dit « Je vous ai compris », peut-être. Ici, comme prévu, nous avons eu droit à « Vous n'avez pas compris » suivi de la droitisation prévue, bien sûr, à l'avance.

J'espère que les déçus du socialisme se retrouveront tout à l'heure avec moi à République. Mais si ce n'est pas le cas, s'ils ne peuvent pas se déplacer, j'espère qu'il éclaireront leurs proches encore dupes, qu'ils inventeront d'autres modes d'action, individuels ou collectifs ( mais surtout collectifs). Internet est un formidable outil de liaison entre les citoyens. Pour l'instant, nous y avons tous accès, de même qu'à une information libre, non contrôlée par les médias aux ordres, mais je ne suis pas certaine que cela durera. Servons-nous des capacités infinies de ce mode de communication, qui permet de lutter contre l'individualisme générateur de passivité.

Unissons-nous pour arrêter les prédateurs qui conduisent à la faillite du monde en instituant une austérité destructrice.

Marchons ! Marchons !...

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