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Billet de blog 20 avril 2012

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Libérons notre vote : dans le secret de l'isoloir.

     Ce billet de fin de campagne est pour toi, citoyen, toi qui hésites encore sur ce que tu vas mettre dans l'enveloppe, celle qui va atterrir au milieu de centaines d'autres petites enveloppes identiques contenant leur part de secret, leur part de rêve, ou de refus, leur part de volonté.Citoyen, dans l'isoloir, tu es seul. Tu as peut-être hésité à venir, mais l'enjeu, et tes copains, t'ont convaincu de franchir le pas. Et te voilà, seul, avec tes doutes. Et tes bulletins.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce billet de fin de campagne est pour toi, citoyen, toi qui hésites encore sur ce que tu vas mettre dans l'enveloppe, celle qui va atterrir au milieu de centaines d'autres petites enveloppes identiques contenant leur part de secret, leur part de rêve, ou de refus, leur part de volonté.

Citoyen, dans l'isoloir, tu es seul. Tu as peut-être hésité à venir, mais l'enjeu, et tes copains, t'ont convaincu de franchir le pas. Et te voilà, seul, avec tes doutes. Et tes bulletins.

En amour, souvent, la première impression est la bonne. Et l'on peut mettre des années à regretter de ne pas avoir suivi son instinct qui nous commandait de fuir, ou de foncer. En politique, c'est souvent pareil. On peut souvent déceler tout de suite la part de fausseté d'un qui sait bien sourire et attendrir les foules, ou on peut avoir compris depuis longtemps la mollesse d'un qui fait les fiers à bras, mais seulement quand il n'y a pas de conflit. Mais on oublie souvent cette prescience, pour donner une chance à chacun, et on se laisse séduire. On aimerait tellement pouvoir croire le premier fort, et le deuxième, sage. Alors, on écoute les sirènes qui chantent pour nous convaincre. On laisse de côté notre conviction pour se dire que, peut-être... Et l'on s'auto-persuade qu'il ne faut pas suivre son penchant électoral... Mais alors, quoi choisir ?

Nos amis les plus radicaux, à qui l'on s'ouvre de cette position d'ouverture « J'en préfère un autre, mais c'est plus sage de voter pour celui-ci. Plus utile... » essaient de nous faire comprendre qu'il faut s'en tenir à ce que l'on sait, à ce que l'on a vu, à ce que l'on a senti. Que le reste est le résultat de la propagande, laquelle peut aller jusqu'à fair élire quelq'un qui est, en fait, minoritaire.

Mais c'est difficile d'aller à contre-courant de ce qui est seriné par la majorité des médias, qui nous ont vendu un candidat, et un seul (comme il n'y avait, soi-disant, qu'un « oui » envisageable au TCE). Comme si c'était déjà fait.

Et pourtant, toi le citoyen qui n'es plus d'accord avec le système, toi qui veux que la France retrouve son idéal démocratique, qui veux que l'on en revienne à la priorité donnée au peuple, et à la recherche des moyens pour que chacun ait une vie décente, et un travail, toi qui souhaites que les gouvernants unissent leurs forces pour lutter contre le pouvoir exorbitant des financiers qui sont en train de détruire nos pays, toi qui a une voix et qui peut l'exprimer à l'égal de tous les citoyens, tu t’apprêtes à te taire, ou à faire ce que l'on te demande, c'est-à-dire, dans les deux cas, que ton acte va concourir à l'aggravation de ce que tu déplores déjà. Une aggravation qui peut aller à la catastrophe, le but des puissances d'argent étant de s'enrichir sur la ruine des Etats et du peuple.

Or, tu es seul, dans l'isoloir, et libre. Le monde repose sur tes épaules, mais il repose légèrement, car vous êtes nombreux à le porter.

Fais donc, citoyen électeur, ce qui te semble juste, ce qui te semble bon pour ton pays et ses habitants. Pense que tu es capable, par ta contribution à un acte collectif, de donner une chance à la France, l'avant-dernière chance avant les législatives.

Une chance d'agir, seul, et pas seulement en essayant de confronter les différents arguments, les programmes, la crédibilité de ceux qui les soutiennent, mais en se fiant aussi à ton impression profonde, à la nuance de vérité qui se dégage d'un candidat ou d'un mouvement. Seul, c'est-à-dire en te libérant de toutes les influences, et en sachant qu'il pourra parfois être nécessaire de mentir sur ton vote, s'il s'avérait que l'annonce de ton choix réel devait déclencher moqueries ou discrimination.

S'il est un moment où ton libre-arbitre doit s'expérimenter, c'est bien dans le secret de l'isoloir.

Profites-en, puisque cela est encore possible.

Libérons notre vote !

http://blogs.mediapart.fr/blog/netmamou/200412/vote-utile-audace-ou-lenlisement

http://blogs.mediapart.fr/blog/thierry-ternisien/200412/resister-la-barbarie-financiere

http://blogs.mediapart.fr/blog/liliane-baie/150412/le-veau-tue-t-il

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