Bien sûr, on me rétorquera que tous les politiques mentent, on me dira « tous pourris ». Bien sûr.
Cependant, ce n'est pas tout-à-fait exact. Il y a des hommes politiques qui ne sont pas plus menteurs que la moyenne des hommes et des femmes de ce pays. J'en connais. Même dans cette élection. Qui ne s'enrichissent pas de façon indécente, et qui n'ont pas de comptes en Suisse ni au Luxembourg.
Mais, de plus, ce scrutin a ceci de particulier que la supercherie est visible aux yeux de tous. Sur les quatre candidats qui sont suceptibles de se retrouver au deuxième tour, deux sont inquiétés par la justice mais se présentent aux yeux des électeurs sans aucun scrupule, se décrivant comme des victimes d'une persécution particulièrement malveillante.
Cependant, selon moi, ce n'est pas le pire. Vraiment.
Le pire, c'est de faire croire aux français que l'on est d'un bord politique, alors que l'on est d'un autre. Ce qui fait que les suffrages s'additionnent : ceux des dupes, qui croient à la version officielle, ceux des innitiés qui savent ce qu'il en est et votent pour leur poulain masqué.
Ainsi d'Emmanuel Macron, qui est soutenu par le monde de la finance et de grands patrons, et qui a pourtant réussi à faire croire à certains qu'il était de gauche.
Comme il a réussi à faire croire qu'il était jeune ! Alors qu'il a promu et pratiqué auprés de François Hollande une politique purement néolibérale, et franchement réactionnaire. Une vieille politique pour les vieux riches. Toujours plus de précarité pour les revenus modestes, et toujours moins d'impôts pour les plus fortunés.
Pourquoi ça marche ?
La propagande, mon ami.
Lire l'article très clair de Aude Lancelin sur Agoravox. Elle a été journaliste à l'Obs, et en est partie. Et elle sait de quoi elle parle « Emmanuel Macron, un putsch du CAC 40 »
La propagande, avec les salles chauffées artificiellement par des injonctions téléphoniques données aux militants, avec des discours variant selon les publics : discours de gauche devant les citoyens, de droite devant les possédants.
Quelle imposture de dire que l'on est ni de droite, ni de gauche, alors que l'on est les deux : de droite, en vrai, de gauche, en surface "Macron, le candidat sans casseroles"
Un des ressorts qui fait que la propagande marche, c'est qu'elle utilise tous les ressorts de la manipulation de l'opinion publique. Dont l'un est d'induire chez la cible une légère déstabilisation psychique, liée à ce que l'on appelle la discordance cognitive. Le principe c'est de donner des informations contradictoires afin que le sujet se sente un peu confus et ne sache plus quoi penser. Il a alors tendance à se raccrocher à ce qui lui est dit, et être davantage dépendant de l'émetteur de ces paroles contradictoires. C'est utilisé en publicité.
Je trouve qu'Emmanuel Macron est un spécialiste des messages contradictoires ou ambivalents. Si l'on essaie de résumer ce qu'il dit, on est un peu perdu. Ce qui lui a été renvoyé lors d'un des débats de premier tour.
Malheureusement, ce flou, qui devrait nous alerter, favorise l'adhésion de certains.
Puisqu'il dit tout et son contraire, nombreux sont ceux qui croient trouver dans son discours ce qu'ils attendent. C'est tragique.
Car ceux-ci, s'il parvient au second tour, risquent fort regretter leur crédulité quand ils constateront que leur champion, une fois au pouvoir, va gouverner à coup d'ordonnances et de 49.3, pour orienter la législation française vers un libéralisme « décomplexé » au service des banques et des multinationales. Ce qu'ils ne veulent peut-être pas.
Prière de rester neutre dans les éventuels commentaires, afin de respecter la clôture de campagne électorale. Règles rappelées par le Conseil Constittionnel ici "Les citoyens ne sont pas non plus exemptés du respect de ces règles. Il est donc préférable de s’abstenir de toute activité de propagande la veille et le jour du scrutin."