« Il pleut, comme minutieusement, à petit bruit et peu à peu, sur le jardin frais et dormant... » Henri de Régnier
Que faire lors d'un long dimanche de fiançailles entre un peuple et son futur président ? Laisser tomber la pluie, en rêvant d'avenirs radieux ? Ou prendre son parapluie, et le chemin des urnes, pour hâter les noces ?
Mariage pluvieux, mariage heureux !
Hâtons donc les retrouvailles d'un peuple avec son histoire, un peuple impétueux et contestataire qui avait cessé de croire en lui-même, en sa volonté et en sa force.
Le story-telling a trouvé sa limite. Et, qui a trop bu au calice de la manipulation, n'en accepte plus une goutte quand on lui représente la coupe.
Votons, citoyens, librement, pour ce que nous voulons.
Non à l'abstention.
Non à la soumission.
Oui à ...
* Le titre s'inspire de celui du film "Un long dimanche de fiançailles" de Jean-Pierre Jeunet, lui-même reprenant le titre éponyme du livre de Sébastien Japrisot. cf Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Un_long_dimanche_de_fian%C3%A7ailles_%28film%29
Et le poème de Henri de Régnier :
Le jardin mouillé
La croisée est ouverte; il pleut
Comme minutieusement,
A petit bruit et peu à peu,
Sur le jardin frais et dormant,
Feuille à feuille, la pluie éveille
L'arbre poudreux qu'elle verdit;
Au mur, on dirait que la treille
S'étire d'un geste engourdi.
L'herbe frémit, le gravier tiède
Crépite et l'on croirait là-bas
Entendre sur le sable et l'herbe
Comme d'imperceptibles pas.
Le jardin chuchote et tressaille,
Furtif et confidentiel;
L'averse semble maille à maille
Tisser la terre avec le ciel.
Il pleut, et, les yeux clos, j'écoute,
De toute sa pluie à la fois,
Le jardin mouillé qui s'égoutte
Dans l'ombre que j'ai faite en moi.