Dans peu de temps il ne conviendra plus d'essayer d'infléchir le vote des électeurs pour les élections européennes. Le temps nous est compté, donc, pour essayer encore de convaincre de l'utilité de ce vote, pour lutter contre les sirènes de l'abstention, qui militent depuis des mois pour diminuer le nombre des votants à ces élections, entraînant dans leur sillage nombre de déçus, de révoltés qui n'en peuvent plus de voir la démocratie flouée et les électeurs trahis, et qui pensent que c'est une bonne idée de laisser les autres voter pour eux.
Moi aussi, je suis révoltée par l'enfumage permanent des élites au pouvoir, qui savent séduire les citoyens grâce à des stratégies de communication tout-à-fait au point, et à une absence de scrupules confondante. Moi aussi, parfois, je suis tellement déçue par la passivité de mes compatriotes, par leur acceptation tacite de la marche en avant des riches et de leur stratégie de destruction systématique de tout ce qui a fait que notre pays a été depuis très longtemps un modèle pour tant d'autres nations du monde, oui, je suis tellement déçue que j'ai envie d'abandonner, de laisser les manipulateurs et les manipulés se débrouiller entre eux...
Et puis je lis ou j'entends ceux qui essaient d'appeler au réveil, ceux qui réalisent que le pire est probablement à venir, ceux qui ont peur pour leurs enfants.
Alors je reprends courage, et je me dis qu'il faut la faire, cette chaîne de solidarité des consciences, autour de nous, sur la toile, à l'échelle du pays et entre les peuples de toutes les nations. Nous devons unir nos forces pour lutter contre la marche en avant du néolibéralisme. Nous devons défendre les droits de l'homme et du citoyen. Nous devons lutter pour maintenir la séparation des pouvoirs, qui est mise à mal par la notion de « gouvernance » et par tous les contournements de démocratie (votes sans allers-retours législatifs sous le prétexte d'une urgence, en fait fictive ; traités qui entendent être au-dessus des lois, cf le Traité transatlantique ; normes et brevets imprimant leur marques dans les moindres actes de la vie quotidienne, alors que les citoyens ne donnent jamais leur avis sur leur mise en place ; organismes internationaux dictant des mesures applicables sans discussion, cf le traitement par l'OMS de la grippe AH1N1, etc.)
Nous devons défendre les services publiques et les acquis sociaux. Nous devons défendre l'emploi et récupérer le droit d'utiliser directement la banque centrale sans passer par une banque privée qui s'enrichit à chaque fois sur notre dos, tout en prenant le pouvoir sur les pays qui lui aurait « trop » emprunté.
La logique financière, vis-à-vis des citoyens et des États, c'est « Pile, tu perds, et face, je gagne »... Je simplifie, car c'est plus facile, dans ce domaine, de ne pas se laisser embobiner par la prétendue complexité des mécanismes.
Et le vote Front National ! Quel enfumage que cette stratégie de communication qui renvoie ce parti à une position équivalente à l'ensemble de la gauche non socialiste, comme si ce qui le différenciait, c'était simplement d'être plus à droite que l'UMP, comme le Front de Gauche est plus à gauche que le PS ( ce n'est pas difficile...). Mais surtout, comment les journalistes font-ils pour délibérément oublier que, sur le plan de la comm', parler de quelque chose, même en mal, c'est toujours en faire de la publicité. Et ils n'en parlent pas en mal, d'ailleurs, ils en parlent simplement beaucoup, ce qui augmente sa notoriété et lui donne une respectabilité qui lui est ainsi offerte sur un plateau.
Et c'est ainsi que beaucoup d'électeurs sont entraînés vers l'abstention ou le vote FN, comme s'il n'y avait pas d'alternative à gauche. Comme si c'était le Front de Gauche qui représentait un danger...
La meilleure des défenses, dans les stratégies perverses, c'est d'accuser l'ennemi de ses propres forfaitures. Les médias aux ordres (des puissances d'argent, et de l’État qui leur obéit) sont remplis de ces retournements diabolisant le Front de Gauche (son leader, ses militants, les divergences de vue qui existent au sein de ce mouvement...) et caressant les vampires de démocratie dans le sens du poil.
Ainsi, un certain nombre de ceux qui veulent revenir à nos valeurs fondamentales, liberté-égalité-fraternité, sont perdus, et craignent de voter pour des candidats qui ont pourtant les mêmes idées qu'eux et un même projet : renvoyer le capitalisme US hors de l'Europe, et retrouver une construction européenne respectueuse des citoyens et ayant pour projet réel de maintenir et de développer les acquis sociaux et la protection de l'environnement. En acceptant la lutte contre la finance.
On ne s'écrase pas devant son ennemi : on s'unit et on se bat, tous ensemble !
Et, pour commencer, on utilise un des droits citoyens qui nous reste : le droit de vote !